Riverains en colère à Lyon : "Tout se dégrade dans cet arrondissement"
À Lyon, les collectifs de riverains en colère n’ont pas été reçus par Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur était en visite à Lyon, des collectifs de riverains avaient demandé à le rencontrer, en vain. Que voulaient-ils lui dire ? "C’était une vraie opportunité de pouvoir rencontrer le ministre et de lui remonter en direct les problèmes que l’on rencontre, explique Nathalie Balmat, présidente de l’association "Guillotière en colère". Nous avons créé l’association en 2019. Nous avons des relations légères avec la mairie, plus importantes avec la préfecture. Mais nous restons convaincus que tout n’arrive pas sur son bureau. Il y a des problèmes suffisamment importants depuis cinq ans pour qu’un ministre s’en occupe avant que cela ne dégénère vraiment."
"J’ai la désagréable impression que tout se dégrade dans cet arrondissement, estime Marc Pertosa, référent sécurité du CIL, Comité d’Intérêt Local de Gerland - Guillotière - Jean Macé. Il y a des quartiers où il y a des problèmes". "Nous avons un marché clandestin quotidiennement, des trafics de cigarettes, de médicaments, de drogue, énumère Nathalie Balmat. Nous avons des trafics d’humains, de la prostitution, avec potentiellement des mineurs. Beaucoup de rixes de couteaux, de machettes. Il y a quinze jours, il y a eu un coup de feu en pleine journée. Je pense que l’escalade est claire."
Riverains en colère à Lyon : "Les commerçants veulent aussi partir"
De même, "près de la place Jean Macé, centrale car place de la mairie, autour du stade du Colombier, il y a des nuisances sonores nocturnes, des dégradations, du trafic de drogue, explique Marc Pertosa. Des voyous ont mis le feu à un immeuble il y a deux mois. J’ai le sentiment qu’on laisse ce quartier se détruire pour que les problèmes ne partent pas ailleurs. À la gare Jean Macé, des SDF sont installés depuis des mois. C’est un vrai camping sauvage et rien ne se passe."
"C’est une lente dégradation depuis cinq ans", estime Nathalie Balmat. Ont-ils envie de quitter le quartier ? "J’ai 72 ans, nous n’avons pas trop envie de nous en aller, résume Marc Pertosa. Si j’étais plus jeune, je serais parti sans doute hors métropole". "On voit bien que les familles s'en vont car elles n’ont pas envie d’élever leurs enfants dans de telles conditions. Les commerçants veulent aussi partir", estime Nathalie Balmat.
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