C’est l’effervescence autour du match PSG / Bayern de ce dimanche. La mairie de Paris demande même d’interdire les rassemblements voire de fermer les Champs-Elysées. Aucune "fan zone" ne sera mise en place. Faut-il craindre le risque de créer un foyer épidémique ?
Se considérer comme infecté
"Le risque existe, il faut être clair, souligne Jean-Michel Constantin, chef de service anesthésie-réanimation à la Pitié-Salpêtrière à Paris, au micro de Benjamin Glaise. Nous avons un miroir, le match de Bergame au mois de mars. Nous avons vu un rebond très important une dizaine de jours après le match, cela ne fait aucun doute pour les épidémiologistes que cela était lié."
Que faire pour ce soir de match ? "La Direction Générale de la Santé a eu une attitude très raisonnable, en disant « si vous allez fêter cela, si vous avez une rupture des gestes barrières et du port du masque, considérez-vous comme porteur, et protégez votre famille, notamment les personnes de plus de 60 ans et à risque, jusqu'à ce que vous soyez testé cinq à sept jours après ». Tous ceux qui sont à risque, les plus de 65 ans, en surpoids, hypertendus, évitez d’aller aux rassemblements. Et si vous y allez, portez un masque."
Les mêmes patients en réanimation qu'en mars dernier
"Après, si les jeunes se contaminent, ce n’est pas très grave tant qu’ils protègent leur famille", juge Jean-Michel Constantin. Pour lui, "le risque de forme grave voire moyennement grave chez les sujets jeunes est proche de zéro. On commence à avoir un peu de recul. Chez les jeunes, le risque est pour l’asthme et l’obésité. J’ai eu des jeunes qui n’avaient pas de maladie à part l’obésité et qui ont fait des Covid très sévères. Mieux vaut faire passer un message de pédagogie que des interdictions."
La France a dépassé les 4.700 cas de Covid en 24 heures, nouveau record. Faut-il s’en inquiéter ? "Ce serait déraisonnable de ne pas s’inquiéter. On agit et on réagit. J’ai vu les commentaires sur « on nous met la pression pour rien ». En effet, beaucoup de patients jeunes ont été atteints. Mais depuis 125 jours, le nombre d’hospitalisation augmente et l’on commence à mettre des patients en réanimation, car nous avons des 55-65 ans qui sont atteints. Depuis une dizaine de jours, ce sont les mêmes en réanimation que ceux du mois de mars, en détresse respiratoire. Il ne faut pas arrêter de vivre, mais il faut être conscient que ce n’est pas pour faire peur. Il y a une circulation virale et de plus en plus de cas."
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