Des dizaines de milliers de soignants se trouvaient dans la rue mardi 16 juin. Mais le rassemblement parisien a hélas été terni par des débordements, des casseurs.
Tout le cortège a été gazé
"Nous, en tête de cortège, nous avons plutôt vu de belles choses. Il y avait beaucoup de monde, l’ambiance était sympathique, témoigne Isabelle, aide-soignante aux urgences de Dinan, par ailleurs membre du collectif Inter-Urgences. Nous avons échangé sur notre situation avec les personnes autour de nous. C’était plutôt bon enfant sous le soleil."
"Après, nous avons continué de progresser. Une délégation de soignants devait être reçue par le gouvernement, mais cela a été refusé. Malheureusement, cela ne s’est pas terminé dans cette bonne ambiance. Nous avons tous été gazés à un moment donné, et nous nous demandions pourquoi. À l’avant du cortège, nous n’avons pas vraiment compris ce qui nous est arrivé."
Aucune réponse aux soignants
A-t-elle vu les casseurs et la réplique des forces de l’ordre ? "Non, juste un nuage de fumée dans les arbres, beaucoup plus loin. À l’avant du cortège, nous avons fait des photos avec les policiers, certains nous ont dit merci." Ce rassemblement va-t-il servir à faire avancer les promesses pas encore tenues par le gouvernement ? Les soignants ont-ils reçu des réponses ? "Aucune pour l’instant, pas un élément de réponse, pas une bribe. Nous sommes encore dans le feu de l'action, c’est maintenant qu’il faut agir, car le soutien va s’atténuer, on le sait."
Que réclament encore et toujours les soignants ? "Nous avons toujours besoin que le gouvernement arrête de fermer nos lits, nos services, rappelle la membre du collectif Inter-Urgences. Notre travail n’est pas valorisé. Nous sommes le 26e pays sur 29 au niveau des salaires, c’est honteux pour la France. Nous avons été présents, nous avons fait des heures, nous avons tous été très impliqués. Nous avons donné beaucoup d’énergie pour s’occuper des gens le mieux possible, sans le matériel adéquat, avec un manque de masques et de blouses."
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