Avec cette chaleur harassante, quoi de mieux que d’aller piquer une tête pour se rafraîchir ? Entre la mer, un lac, une piscine privée ou publique, le choix est large. Enfin presque… Car pour la piscine publique, une ville peuplée d’irréductibles Putéoliens résiste encore et toujours à l’envahisseur ! En effet, à Puteaux dans les Hauts-de-Seine (92), si le mercure atteint les 25 °C, vous ne mettrez pas un orteil dans le pédiluve, à moins d’être un habitant de la ville.
Cet arrêté municipal controversé a été mis en place en 2017 à cause "d’une recrudescence d’événements contraires au règlement intérieur". Mounir Bounouara, adjoint au service des sports de Puteaux, explique : "Il y a eu des dégradations, des vols, des agressions physiques… On a remarqué que ces incidents se produisaient surtout lorsqu’il y avait des journées à forte chaleur, au-dessus de 25 °C". De ce fait, l’arrêté ne fait plus loi quand le thermomètre redescend. Mais pour l’opposition dont Christophe Grébert fait partie, cela ne passe pas pour autant : "C’est illégal de limiter l’accès à un équipement public ! C’est du chacun pour soi, du "Puteaux aux Putéoliens", et cela ce n’est pas acceptable".
Du côté des habitants, les avis sont mitigés. Entre injustice et excès pour certains, d’autres en revanche sont ravis et retrouvent la joie d’aller baigner dans une piscine moins surchargée. C’est le cas de Daniel, résident de la ville : "c’est dommage pour ceux qui n’habitent pas à Puteaux, mais d’un côté on paie nos impôts ici donc c’est normal". À l’inverse, Gisèle est dévastée : elle avait prévu de passer son après-midi entre barbotage et crawl mais à son grand malheur, elle n’est pas Putéolienne. Recalée comme à l’entrée d’une boîte de nuit, la cinquantenaire qui est venue en bus depuis Saint-Denis peste : "Je n’étais pas au courant ! Ce n'est pas croyable".
Pour se rafraîchir, il faudra donc faire quelques kilomètres de plus ou attendre que les températures restent en dessous des 25 °C.
Propos recueillis par John Bourgeois.