Le tribunal correctionnel de Versailles a condamné mardi à un an de prison avec sursis probatoire de 18 mois et 25.000 euros d'amende l'influenceuse Rym Renom, jugée pour pratiques commerciales trompeuses sur le réseau social Instagram.
Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du ministère public, qui avait requis en juin cinq mois de prison avec sursis et 25.000 euros d'amende.
"Le tribunal a relevé que Madame Renom ne contestait pas la matérialité des faits, se retranchant derrière sa méconnaissance de la loi et qu'elle avait sincèrement regretté la promotion de pratiques illicites de chirurgie esthétique, qui constituaient les faits les plus graves, qu’elle avait assumé avoir promu sur une courte période", a indiqué le tribunal dans un communiqué.
Il a également prononcé une exécution provisoire de son jugement, contraignant la jeune femme, qui réside à Bali (Indonésie), à fixer sa résidence sur le territoire national et à faire des demandes pour pouvoir le quitter.
L'influenceuse a également été condamnée à la confiscation des sommes saisies, soit 42.885 euros.
La jeune femme de 34 ans, qui compte près de deux millions d'abonnés sur le réseau social de partage de photos et de vidéos, a comparu fin juin pour avoir fait la promotion, entre mai et novembre 2022 dans les Yvelines, de divers produits (lunettes, chaussures, vêtements pour enfants, thé...) en omettant de mentionner explicitement qu'elle était rémunérée pour ses services.
Elle était également jugée pour avoir publié sur Instagram des stories vantant les mérites d'injections sous-cutanées alors que ces pratiques chirurgicales n'étaient pas réalisées par un médecin ou un infirmier.
Cette dernière a immédiatement interjeté appel de la décision, a indiqué à l'AFP son avocate Me Margaux Mathieu.
"Nous avons un excellent dossier pour obtenir une relaxe", a-t-elle estimé, assurant que sa cliente est "sous le choc du traitement qui a été fait de son affaire".
Dans ce dossier, Rym Renom avait été condamnée une première fois à un an de prison ferme en février. Mais l'influenceuse de 34 ans était absente à ce premier procès.
Un mandat d'arrêt avait alors été émis à son encontre. Rym Renom, qui assurait ne pas avoir été informée de la tenue du procès, avait contesté le jugement.
Arrêtée en mai à la descente d'un vol à l'aéroport parisien de Roissy, elle avait été placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire français dans l'attente de son nouveau procès.
A l'audience, Rym Renom a soutenu que ses abonnés étaient en mesure de faire la distinction entre ses publications relevant de sa vie privée et celles à caractère commercial, notamment grâce à la présence de codes promotionnels.
Un avis loin d'être partagé par les directions de la protection des populations (DDPP) et de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui ont mené l'enquête ayant conduit aux poursuites pénales.
Concernant les injections, l'influenceuse avait reconnu qu'elle aurait dû "mieux (s')informer" et "faire plus attention", mais contesté toute volonté de tromperie.
AFP / Versailles (AFP) / © 2025 AFP