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Port de l'abaya au lycée : "Une offensive claire est en cours"

Par Jean Baptiste Giraud

Le Conseil français du culte musulman juge que l’abaya n’est pas un "signe religieux". La réalité dans les lycées est toute différente.

L’abaya est-elle une tenue religieuse ? Que faire face à ces lycéennes en abaya ? À Lyon, dans un lycée, la moitié des filles d’une classe la portent. Au grand dam de l’Éducation Nationale.

Abaya : une offensive depuis le ramadan

Le Conseil français du culte musulman vient de déclarer que l’abaya n’est pas un "signe religieux". Que pense de ce débat Carine Azzopardi, auteure de Ces petits renoncements qui tuent (Plon), le cri d’alarme d’un professeur contraint à l’anonymat ? "Il faut faire attention aux communications du CFCM, qui ne représente pas les musulmans. J’ai parlé avec mon co-auteur cette semaine : dans les années 2000, il avait une quinzaine d’élèves qui venaient avec un voile léger sur la tête, qu’elles enlevaient à l’entrée du lycée."

"Au moment où l’on a écrit ce livre, il y avait une vingtaine d’élèves sur 2000 qui avaient introduit cet abaya. C’est un vêtement qui couvre toutes les parties du corps y compris les poignets, de manière pudique. Après le pic du ramadan, il y a maintenant une centaine d’élèves dans son établissement. Ce sont des faits concrets."

 

Une vision rigoriste de l’islam et de la femme

"La communication du ministère est de regarder les faits sur une tendance longue. Je l’ai fait : il y a 200% d’augmentation, résume Carine Azzopardi. Les atteintes à la laïcité ont été multipliées par trois. Cela veut dire qu’il y a une claire offensive qui est en cours, depuis le troisième trimestre de l’année dernière." Quelle est la règle face aux lycéennes se présentant en abaya ? "Il y a une confusion entre le cultuel et le culturel, sur laquelle jouent ceux aux manettes sur les réseaux sociaux derrière cela. Quelques dizaines de personnes très suivies vont encourager cette mode très pudique."

"Si une professeure entre les bras nus, alors qu’il fait chaud, une élève lui fait la réflexion qu’elle ne devrait pas. S’il y a une telle pression contre une professeure, imaginez la pression entre élèves. Cela s’appelle du prosélytisme. Le problème est qu'il n’y a personne en face. Les chefs d’établissement sont laissés à eux-mêmes. Ces salafistes qui prônent une vision rigoriste de l’islam et de la femme vont s’engouffrer dans la brèche. On préconise aux chefs d’établissement de voir au cas pas cas."

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