"C'est tellement facile de décider à Paris et de faire payer les autres !"
À l’origine de ce label des "Maires de Provence", il y a Georges Cristiani, le maire de Mimet, qui compte 5.000 habitants et déplore des dotations de l’État amputées de 40%. "On a créé ce label pour exister ! Nous sommes fatigués de voir qu'au niveau national, on ne parle que de Monsieur Macron et de Madame Le Pen" dénonce-t-il au micro de Lionel Maillet de Sud Radio.
"Ce qu'on veut, c'est qu'on entende parler des maires et de la vie de la France ! C'est tellement facile de décider à Paris et de faire payer les autres ! Ça fait longtemps qu'on racle les fonds de tiroirs pour payer les factures que les autres nous envoient. L'État décide, et nous on paie".
"J'avais 350.000 euros de dotations de l'État, je n'en ai plus que 70.000"
La peur de ces élus, comme Christian Burle à Peynier, c’est de voir les électeurs bouder les municipales en pensant que le maire ne peut plus faire grand-chose. "J'avais 350.000 euros de dotations de l'État, je n'en ai plus que 70.000 déplore-t-il. Je voudrais savoir comment vous feriez pour vivre dans un foyer si on vous diminue autant vos revenus ! J'ai toujours le même nombre d'employés".
Pour faire vivre les villages, il faut jongler avec les emprunts : "nous n'avions plus de commerce dans Peypin, nous avons été obligés de faire un emprunt pour pouvoir construire des bâtiments et refaire vivre le village explique Jean-Marie Leonardis, le maire de Peypin. On est obligé de faire ça pas à pas pour ne pas trop grever les finances de la commune".
Ils sont pour l’instant 64 à vouloir se présenter sous cette étiquette "Maires de Provence", c’est plus de la moitié des élus des Bouches du Rhône.
Présence d'Emmanuel Macron au Congrès des maires : "nous voulons des engagements fermes"
Le Congrès des maires débute mardi 18 novembre à la Porte de Versailles à Paris, où Emmanuel Macron est attendu pour prononcer un discours. "Emmanuel Macron n'est pas venu l'an passé, et cela ne lui a pas valu beaucoup de compliments ! rappelle André Laignel, maire d'Issoudun et vice-président de l'association des maires de France. Deux années de suite faire la même erreur aurait été grossier. Il est naturel qu'il soit présent cette année et que nous l'accueillions de manière républicaine, à condition qu'il vienne pour nous dire des choses concrètes et non pas les renvoyer après les élections municipales".
L'année dernière au même moment, la relation entre l'executif et les maires étaient très tendue, on reprochait à Emmanuel Macron d'affaiblir le rôle des corps intermédiaires. "Nous voulons des engagements fermes" précise André Laignel
Emmanuel Macron s'est engagé à leur redonner de la liberté, ils attendent désormais des mesures concrètes.
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