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Les urgences du CHU de Bordeaux passent en "mode dégradé" 

Les urgences du CHU de Bordeaux passent en accès limité jusqu’en septembre prochain. Une situation inédite pour un tel établissement.

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Les urgences souffrent plus encore cet été. (crédit : Christine Bouillot)

Face aux départs en cascade et aux démissions, ce sont pour l’instant des bénévoles qui devront accepter ou refuser les patients à l’accueil des urgences du CHU de Bordeaux. Une situation inédite pour l’un des plus grands hôpitaux de France. Reportage de Christine Bouillot.

Urgences de Bordeaux : "Des bénévoles chair à canon"

Les urgences de l’hôpital Pellegrin de Bordeaux vont donc dès le 18 mai au soir, passer en accès limité. De 17h à 8h du matin, tous les malades devront, avant de s’y rendre, téléphoner au centre 15. Seuls les cas les plus graves seront acceptés. Une mesure jugée inacceptable par les syndicats du CHU Pellegrin. Si le malade se rend à l’hôpital, il sera alors reçu par deux bénévoles de la sécurité civile. Une prise en charge qui laisse sceptiques les syndicats.

"Ils auront un téléphone pour retranscrire ce que les patients leur diront. Et on les laissera passer ou pas, résume Cécile Mata, de la CGT du CHU de Bordeaux. Nous avons un peu peur pour ces bénévoles. Ils vont clairement faire office de chair à canon, face à des personnes très angoissées parce que malades, qui vont se voire refuser l’accès aux urgences. Ce ne sont pas deux bénévoles et un agent de sureté qui vont pouvoir gérer la situation."

Accès limité au moins jusqu'en septembre

Cette mesure radicale a été prise du fait du manque de médecins et d’infirmiers, qui ont démissionné en masse. La pénurie de personnel soignant n’est pas nouvelle, mais elle a été aggravée par la crise du Covid-19. Devant les démissions et les départs en cascade de soignants, l’hôpital n’avait plus le choix, confie le patron du Samu 33, le professeur Philippe Revel : "Il a fallu s’y résoudre, le personnel médical et le personnel administratif."

"C’est vrai que de devoir fermer ou limiter les accès aux urgences, c’est contre nos engagements et ce pour quoi nous nous sommes battus depuis des années, poursuit-il. Mais aujourd’hui, si on ne fait pas cela, on risque d’avoir des soins encore plus dégradés." Ce fonctionnement en mode dégradé des urgences du CHU Bordeaux est prévu au moins jusqu’à la fin septembre.

Paul

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