Revenons sur le LancetGate.
Cette cuisante défaite de l’establishment médico-politico-médiatique.
Lorsque l’étude du Lancet paraît, le vendredi 22 mai, les anti-Raoult triomphent. Le Monde exulte. On vous l’avait dit que ce populiste, traître à la caste, qui se commet avec Michel Onfray, faisait n’importe quoi !
Ces grands déontologues, adeptes des méthodes scrupuleuses et des essais randomisés ne font pas de chichis. En cinq jours, c’est plié. Le lundi, l’OMS suspend son essai clinique. En France, la saisine du Haut Conseil de la Santé Publique est immédiate, le samedi. Ce dernier et l’agence du médicament rendent leur avis le mardi. Mercredi, voilà un nouveau décret qui suspend l’autorisation dérogatoire de prescription. Au mépris de la liberté de prescrire qui va normalement de pair avec le serment d’Hippocrate.
On accuse les partisans de Raoult d’être complotistes. Si on avait voulu les convaincre qu’il y a bien une coalition de puissants pour faire taire le trublion, on n’aurait pas fait autrement.
Pourquoi une telle précipitation ?
Parce que ce sont des gogos du moderne et du respectable.
- Qui se laissent embobiner par le mot Big data et les grands nombres. The Lancet avait a priori étudié 92000 patients, 672 hôpitaux, forcément, ça en jette.
- Tétanisés par le nom de The Lancet toujours suivi ou précédé de la mention “ prestigieuse revue médicale”. En réalité, la revue n’en est pas à son premier fiasco. Elle avait remis en cause le vaccin rougeole-oreillons-rubéole.
Voilà un problème récurrent du pouvoir considérable des fameuses “revues médicales”.
Est-ce que cette affaire a des conséquences politiques ?
D’abord, elle a du sens. Difficile de ne pas y voir une parabole et même plusieurs. Notamment sur l’opposition entre deux médecines, celle du soin et celle des nombres. Puis l’incarnation du clivage peuple/élite. Ou plutôt de deux idées de l’élite. D’un côté, l’institution, les sachants, les règles, les comités théodules, les donneurs de leçons en somme. De l’autre, l’audace et les résultats, les mauvaises manières avec les journalistes. Comme lorsque Didier Raoult déclare “Je suis une star”. Une formule mégalomane, presque enfantine. Mais Raoult c’est la méritocratie. S’il se compare à Mbappé, ce n’est pas par hasard. Les gens se disent :” lui il n’est pas là où il est parce qu’il a serré des mains et rendu des services”.
Ensuite, les volte-face successives de Véran posent question. Peut-on faire confiance à des gens qui prennent des décisions politiques en lisant le journal, fût-il prestigieux ? Comme le dit Raoult : “on n’est pas obligés de suivre comme des bourricots l’avis des autres”.