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Le regard libre d'Élisabeth Lévy - "Lillie, enfant transgenre de huit ans, utilisée par l'idéologie"

La scène a fait le tour des télévisions et des réseaux sociaux : dans l'émission Quotidien, Lillie, huit ans, accompagné de sa mère, expliquait - et argumentait - sa révolution sexuelle. Le petit garçon est devenu une petite fille ce que nous ne pouvons pas juger. En revanche, la médiatisation et la récupération idéologique qui en sont faites ont de quoi nous interpeller. Cessons d'être naïfs.

Tous les matins à 8h15, le regard libre d'Elisabeth Lévy dans le Grand Matin Sud Radio.

Mardi, une enfant transgenre de huit ans était reçue à Quotidien. 

Boucles blondes et yeux clairs, la vivante et charmante Lillie s’exprime avec une précision presque gênante. Il y a peu, tout le monde l‘appelait Baptiste. Elle parle de ses envies suicidaires. Un soir de février, sa mère lui demande alors, “Que voudrais-tu changer ?”. ”Mes cheveux, mon prénom, mon pénis », lui répond l’enfant. Elle n’a pas dit, “je veux être une fille”, mais “je suis une fille”, souligne Chrystelle. Ses parents décident de l’accompagner dans son changement d’identité.

Biologiquement, Lillie est toujours un garçon ? 

Sa mère préfère parler d’une petite fille avec un pénis. Pas d’opération encore ni de traitement. Elle peut changer d’avis d’ici-là. Après discussion avec l’Académie, on l’appelle Lillie à l’école. Mais le changement d’état-civil a été refusé. 

La grande sœur, le frère jumeau, l’entourage, les habitants d’Aubignan, leur village du Vaucluse, et même au catéchisme, tout le monde est solidaire. La France des clochers n’est pas aussi moisie qu’on le dit.

Cette histoire vous choque ? 

Elle me trouble. Pour l’écrasante majorité d’entre nous, le sexe est la seule partie stable et indiscutable de l’identité. On est (naît) homme ou femme. Donc le transsexualisme est mystérieux. Mais il y a des gens qui ont le sentiment d’être nés dans le mauvais corps. Que la médecine les aident, c’est très bien. Pour les ados, c’est  plus compliqué. On ne peut pas exclure l’effet de mode. Dans le cas d’une enfant, c’est même carrément incompréhensible. Pourtant, Lillie ne fait pas semblant. Ses parents veulent l’aider. Et nous n’avons aucun droit de juger leurs choix. 

Où est le scandale, alors ? 

Il réside dans la médiatisation. Dans le fait qu’on amène une enfant sur un plateau pour la faire parler de choses intimes ou lui demander ses opinions. Les producteurs et animateurs se plient en quatre pour la recevoir - on l’avait déjà aperçue dans Sept à Huit, sur BFM et en photo dans Le Monde. Les mêmes qui floutent scrupuleusement le visage d’un émeutier de dix-sept ans trois quarts, traitent Lillie comme l’adulte qu’elle n’est pas. 

On n’ose croire que c’est pour l’audience. Donc, par déduction, c’est de l’idéologie. Lillie est l’étendard d’une cause, l’emblème d’une vision du monde dans lequel la norme est l’absence de normes – chacun est ce qui lui plaît. 

On nous rebat les oreilles avec les droits de l’enfant. Mais le premier devrait être de pouvoir échapper à la société du spectacle.

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