Revenons sur les violences qui ont eu lieu à Dijon...
Troubles, tensions, violences, affrontements intercommunautaires : l’hésitation sémantique dit notre désarroi devant une réalité que nous ne pouvons pas penser ni changer puisque nous ne voulons pas la voir. À Dijon, l’expression “territoires perdus” prend tout son sens. C’est le vivre-ensemble à la kalash.
On a vu un quartier échapper à la juridiction française, livré à des bandes ethniques puissamment armées. En l’occurrence, il s’agit de criminels tchétchènes contre des criminels franco-maghrébins qui ont pris un quartier en otage pendant quatre jours. On a vu des policiers qui n’étaient ni entraînés ni équipés, renoncer à intervenir. Alors qu’une guerre ethnique se déroulait sur le sol français, l’État comptait les points.
Et ce n’est même pas un peu caricatural.
Écoutons donc cette révélation glaçante d’une source policière à l’AFP : « Le choix de ne pas aller au contact s’explique par la présence de bandes avec du vrai armement. En face, il y a 200 ou 300 personnes qui ne se laisseront pas interpeller. Le rapport de forces n’était pas favorable avec les effectifs policiers présents initialement à Dijon ». Or, selon Linda Kebbab des quartiers comme à Dijon, il y en a beaucoup et les médias n’en parlent pas.
Nos forces de l’ordre sont capables de ramener l’ordre républicain, si on les autorise à faire usage de la force. Mais leurs chefs y répugnent.
Il ne s‘agit pas seulement d’un problème policier.
Non. C’est même l’impuissance publique tant judiciaire que politique. Cette impuissance a laissé se déployer le séparatisme à coups de bienveillance et de compréhension. On excuse et on s’accuse. Il a fallu tout ce brouhaha médiatique pour qu’on décide d’expulser les délinquants étrangers.
Cette impuissance conduit à la tribalisation de la société. Selon le procureur de Dijon, il s’agit d’une "dérive communautaire et communautariste", sur "fond de racisme”. C’est la logique profonde du multiculturalisme qui n’est pas la coexistence joyeuse de toutes les cultures mais le fait qu’elles soient mises sur un pied d’égalité. Il y a un droit d'aînesse de la culture et des mœurs françaises en France.
Alors, la gratitude ne se décrète pas et on ne peut pas obliger tous les Français de papier à être des Français de désir, pour reprendre l’expression chère à Philippe de Villiers. Mais on doit pouvoir les obliger à respecter la loi. Faute de quoi le spectacle sidérant de Dijon pourrait être notre avenir commun.