Voilà l’occasion de réfléchir à la légitimité de la règle. Prenons pour exemple Paris et sa Petite couronne.
Le 27 août, arrêté préfectoral : “Masque obligatoire pour tout le monde dans l’espace public (sauf automobilistes et moins de 11 ans)”. Le lendemain, suite aux protestations de la mairie, les cyclistes, les trottinettes et joggeurs en sont dispensées. Puis après la déclaration d’une élue, la préfecture de police précise qu’il est autorisé de manger et de fumer dans la rue. Oui, on n’est pas en Chine mais en France.
Résultat : chaque matin, on voit des policiers ou des agents de la ville arrêter des motards et des gens en scooter qui ne portent pas le masque. Pendant que des dizaines de cyclistes peuvent tranquillement cracher leurs poumons à hauteur de passants.
C’est incohérent, mais pas de quoi grimper aux arbres ? Oh que si.
Ce n’est pas incohérent, c’est injuste. Et ça montre que la règle ne répond pas à des exigences sanitaires. Pour exiger l’exemption des cyclistes, le bras droit d’Hidalgo a expliqué que de les obliger à porter le masque allait à l’encontre de la politique municipale qui consiste à favoriser le vélo.
De deux choses l’une. Soit sortir sans masque, c’est mettre en danger les autres et on ne voit pas pourquoi les cyclistes auraient le droit de le faire. Soit, comme le pensent la plupart des médecins, le risque est raisonnable et c’est vrai pour tout le monde. De plus, dans les deux cas, les motards ne représentent aucun problème. Mais la moto, “c’est mal (autant que la voiture) et le vélo c’est bien”. Pour des raisons purement idéologiques, cyclistes et trottinettes ont été exemptés d’une règle dont on nous explique toute la journée qu’elle vise à sauver des vies.
Et pourtant, si peu de protestations.
En effet, pas de motards en colère. Nous acceptons tous des règles dénuées de fondement rationnel.
Pour rappel, la Constitution de 1793 postule d’un droit à l’insurrection quand la loi est injuste. Encore plus difficile d’obéir à une règle parfaitement idiote ?
Pas de réponse. Alors je vous livre cette réflexion de Capus fournie par le camarade Enthoven : « Un citoyen français a deux sortes d'ennemis également redoutables : ceux qui violent les lois et ceux qui les observent avec rigueur. »