single.php

"Le point faible de l'école maternelle, c'est la formation des enseignants"

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. Alors que s’ouvrent ce mardi les assises de la maternelle, prochain chantier de la réforme globale de l’éducation voulue par le gouvernement, parents d’élèves et professionnels ont leur propre vision pour cette période-clé de l’éducation.

Édouard Philippe lors d'une visite d'école à Marseille (©BERTRAND LANGLOIS - AFP)

Après le baccalauréat, les classes de CP dédoublées, l'accès à l'université et la formation professionnelle, le gouvernement s'attaque aux... écoles maternelles. Aujourd’hui et demain se tiennent ainsi à Paris les assises de l'école maternelle présidées par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale. Objectif affiché : faire de la maternelle l'école du langage et de l'épanouissement personnel. Pour Sophie, dont la fille Éléonore est en petite section du haut de ses 3 ans et demi, rien ne sert de vouloir aller trop vite, alors que l’idée d’enseigner lecture et écriture dès la maternelle semble faire son chemin.

"Les petits doivent aussi apprendre à vivre en collectivité"

"Je pense qu’il faut leur laisser le temps de grandir, ils ont tout le temps d’apprendre. C’est important de réussir à apprendre des choses aux enfants tout en respectant leur rythme. Les petits doivent aussi apprendre à vivre en collectivité, à prendre les autres en considération, à savoir comment on interagit dans un groupe, à suivre des règles, etc.", affirme-t-elle. "Pour le moment, elle reconnaît les lettres. Elle sait que le E est la première lettre de son prénom. Elle peut essayer de recopier, mais je ne pense pas qu’ils la familiarisent avec l’ensemble des lettres de l’alphabet", ajoute-t-elle.

Pour Sophie, la maternelle ne doit pas être un apprentissage bête et méchant. "J’aimerais qu’on éveille sa curiosité. Je ne sais pas si l’apprentissage porte sur une matière en elle-même ou sur ses capacités, et j’aimerais développer son intérêt pour les choses pour lui donner le goût d’apprendre", explique-t-elle.

"Ça ne suffit pas de dédoubler les classes"

Alors que le dédoublement des classes est une piste à l’étude, Alain Bouvier, ancien recteur et membre du Haut conseil à l'éducation, estime que la priorité est ailleurs. "Si le dédoublement consiste à faire collectivement, à l’identique, la même chose pour tout le monde, on n’aura rien changé ! Le travail collectif a des dimensions importantes qu’il ne faut pas sous-estimer, mais il ne prend pas la place d’un besoin très fort : personnaliser et individualiser les apprentissages. Le collectif est une aide à l’apprentissage, mais ce dernier est un acte individuel. Vous n’apprendrez pas à ma place, et je n’apprendrai pas à la vôtre. Cela ne suffit donc pas de dédoubler", souligne-t-il.

Selon lui, le nerf de la guerre demeure la formation des enseignants. "Le point faible actuel de l’école maternelle concerne la formation initiale des enseignants français. Elle n’est pas nécessairement adaptée et les futurs enseignants ne sont pas assez souvent dans des situations qui les font s’apercevoir que la trousse à outils est assez considérable, et qu’il faut choisir le bon outil dans la bonne situation", indique-t-il.

Un reportage de Capucine Bouillot

L'info en continu
19H
18H
17H
16H
15H
13H
11H
10H
Revenir
au direct

À Suivre
/