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Le dilemme cornélien des transports en commun en Seine-Saint-Denis

Par Augustin Moriaux

Ils sont caissiers, professionnels de la maintenance ou de la sécurité, personnel soignant. En pleine épidémie de Covid-19, des milliers de Franciliens continuent de circuler. Et ce malgré la réduction du flux de transports en commun.

Les consignes de la RATP sont claires : les bus doivent être désinfectés à chaque rotation de chauffeur. Seulement, ce n'est que trop rarement le cas selon Alexis Louvet, chauffeur et syndicaliste RATP.
Les consignes de la RATP sont claires : les bus doivent être désinfectés à chaque rotation de chauffeur. Seulement, ce n'est que trop rarement le cas selon Alexis Louvet, chauffeur et syndicaliste RATP.

Un reportage de Grâce Leplat pour Sud Radio.

En Seine-Saint-Denis, un des départements les plus pauvres de France, les usagers s’inquiètent du nombre croissant de travailleurs dans les transports en commun
Christophe est membre de la Fnaut - l’association des usagers des transports - et il se rend tous les jours au travail. Mais en raison de la surcharge, il est passé au vélo, santé oblige. Lorsque soudain, le tramway "passe devant moi en ce moment-même, il y a au moins cinquante personnes dedans. Des personnes côte-à-côte ou debout l'une à côté de l'autre..."
Ce monde dans les transports, il l’explique par la réduction drastique des flux de bus et de tramways qui amènent, en contrepartie, à des bus pleins à craquer.
"Ce sont des quartiers où il y a beaucoup de travailleurs pas très aisés qui sont très mobilisés en ce moment. Les caissières, les éboueurs prennent le bus tous les matins pour aller au boulot. Même s'il y a un bus toutes les trente-quarante minutes."
Alors, pour faire face, l’Île-de-France Mobilités vient d'augmenter le nombre de trajets. Mais cela pose un nouveau problème : celui de la tentation de sortir.
"Plus il y aura de trams, plus il y aura de personnes, plus on va remettre de rames, et plus les gens sortiront. Autant il y a beaucoup de contrôles routiers, autant dans les transports en commun, il y en a très peu".
Une situation d’autant plus dangereuse que les transports ne sont pas aussi propres qu'ils le devraient selon Alexis Louvet, chauffeur en Seine-Saint-Denis et co-secrétaire du syndicat Solidaires RATP.
"Quand le bus a été désinfecté, il y a une petite colerette en papier accroché au volant. Quelquefois, celle-ci n'est pas installée, d'autres fois elle est bien accrochée mais l'état du véhicule laisse penser que c'est un ménage rapide qui a été fait, plutôt qu'une véritable désinfection."
Un tweet récent d'Ahmed Berrahal, lui aussi chauffeur et syndicaliste CGT, pointe clairement du doig, images à l'appui, le manque de nettoyage dans les bus.

Reste une autre solution : le vélo. Plusieurs collectivités de Seine-Saint-Denis sont prêtes à mettre en place des pistes cyclables provisoires pour pallier le problème de contagion dans les bus bondés.
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