Reportage Sud Radio de Lionel Maillet
Passée la porte d’un commissariat ou d’une gendarmerie, une femme victime de violences conjugales se verra poser systématiquement la même série de 23 questions: à quelle fréquence votre conjoint vous frappe t-il? Possède-t-il une arme? Il y a urgence à mieux évaluer le danger et améliorer l'accueil, estime Valérie Secco, la directrice de l’association SOS Femmes 13:
"On a des témoignages de femmes où l’accueil est glacial. C'est elles qui sont remises fortement en cause. Il y a surtout à faire un accueil bienveillant où la victime ne vas pas se sentir à l'autre place" - Valérie Secco
Le sentiment de ne pas être entendue et prise au sérieux: c’est exactement ce qui est arrivé à Juliette en allant dénoncer son ancien compagnon: "Pour eux, tout ce qui est violence, c'est forcément violence physique. Tout ce qui est humiliation, violence psychologique, ou menace avec arme: moi j'ai aucune trace !".
Harmoniser le protocole d'accueil des victimes
C’est vrai qu’il y a un manque de formation, reconnait Rudy Manna, le secrétaire départemental du syndicat de police Alliance dans les Bouches-du-Rhône, mais selon lui cette grille d’évaluation va faciliter les choses: "cela permettra à tous les services de police de travailler de la même manière". Ce nouveau protocole d’accueil sera obligatoire même si la victime ne porte pas plainte.
"Je suis restée des mois à baisser la tête dans la rue et à avoir peur" - Juliette a tenté de dénoncer son ancien compagnon violent mais elle s’est heurtée à un mur.
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