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"La cité est à eux. On ne voit jamais la police": Gérald Darmanin à Marseille pour lutter contre le trafic de drogue

Par Maxime Trouleau

Gérald Darmanin est attendu à Marseille ce jeudi. Le ministre de l’Intérieur vient annoncer le renfort de 300 policiers dont une centaine d’hommes déployés dès cette année pour lutter contre les trafics. Mais le nombre, parfois, ne change pas grand chose.

Opération anti-drogue à Marseille. La plateforme de signalement des lieux de deal annoncée par Gérald Darmanin n'est-elle qu'un gadget de communication de plus ? (Clément Mahoudeau / AFP)

Reportage de Lionel Maillet

 

Gérald Darmanin est attendu à Marseille ce jeudi. Le ministre de l’Intérieur vient annoncer le renfort de 300 policiers dont une centaine d’hommes déployés dès cette année pour lutter contre les trafics. Mais le nombre, parfois, ne change pas grand chose.

Des effectifs supplémentaires vont être mis sur le terrain pour tenter de contrer l’avancée des dealers. En tout, on compte 150 points de vente de drogue dans la ville et les règlements de compte n’ont pas cessé. Il y a eu 4 morts par balle en moins de 2 semaines. Le couvre-feu ou pas, les trafics continuent comme si de rien n'était.

"Oui c'est la ville de tous, mais les gens ont peur, ils ne parlent pas"

Les jours de grosse affluence, ce sont jusqu’à 2000 clients qui viennent acheter de la drogue cité de la Castellane. Mireille habite dans une des grandes barres d’immeubles aux pieds desquelles sont installés les dealers. "Ils ont mis des fauteuils, des chaises. Oui c'est la ville de tous, mais les gens ont peur, ils ne parlent pas".

"La cité est à eux"

Le couvre feu n’a pas changé grand-chose. Passé 18h, il faut laisser faire les trafiquants sous peine de représailles. "Quand on leur demande de faire le silence la nuit, le lendemain, il y a des véhicules cassés, des pare-brises cassés, indique un habitant. Parfois, il y a mêmes des menaces physiques à l'encontre de vos enfants. Il faut les laisser faire". "La cité est à eux. Mais vraiment !, souligne une autre habitante. Vous voulez venir à la maison, vous vous garé en bas, ils viennent de suite à côté de vous pour vous dire : "Qu'est-ce que vous faite là ? Qui êtes-vous ? Vous venez pour quoi ?"."

"La police ? On ne les voit jamais"

Selon les habitants, la police rentre très rarement ici mais il y a des contrôles aux abords de la cité. Le problème c’est qu’une fois les uniformes partis, les trafics reprennent de plus belle. "Ça ne me rassure pas tant que ça. Une fois partie, ça recommence. Je l'ai déjà vu plusieurs fois. C'est leur business qui recommence", commente une autre habitante. "La police ? On ne les voit jamais" dit une autre. Quand on les appelle, ils ne viennent pas ! Alors, ce n'est pas la peine". Un autre habitant pointe du doigt "le laxisme des autorités, l'impunité totale dans laquelle ils sont... et nous, nous sommes en première ligne. Et les représailles, c'est pour nous".

La Castellane serait l’un des points de deals plus lucratifs de Marseille. Jusqu’à 80 000 euros de chiffre d’affaire est réalisé par jour.

Lionel Maillet (avec Maxime Trouleau)

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