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Journée mondiale sans Facebook : "On est accros aux réseaux sociaux"

Par Benjamin Rieth

À l'occasion de la Journée mondiale sans Facebook, Thierry Le Fur, auteur de "Pouce ! Mieux vivre avec le numérique" était l'invité mardi du Grand Matin Sud Radio. Il tire la sonnette d'alarme sur les comportements addictifs aux réseaux sociaux.

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C'est un réflexe pour beaucoup désormais. Au réveil, prendre son téléphone pour aller regarder ses messages et les dernières actualités sur Facebook. Le réseau social au près de deux milliards d'utilisateurs est devenu un passage obligé pour une grande majorité des internautes, au point que certains y sont accros comme les fumeurs. 

Thierry Le Fur, auteur du livre "Pouce ! Mieux vivre avec le numérique" alerte sur ces comportements et donne quelques clés pour se passer des réseaux sociaux. 

Sud Radio : Sommes-nous réellement accros aux réseaux sociaux ?

Thierry Le Fur : On est accro aux réseaux sociaux, on est accro au numérique. Il y a déjà plusieurs années, le docteur Couderc avait démontré qu’il y avait près de 5 % des personnes interrogées qui étaient dans un comportement addictif.

Comment se traduit cette addiction aux réseaux sociaux ?

On ne sait pas s’en passer, on est tout le temps dessus, on les consulte quinze fois par jour, de manière très compulsive et continue, surtout avec le smartphone. Il y a près de 10 % des enfants qui programment leur téléphone la nuit pour se réveiller et voir s’ils ont des messages.

Un comportement qui ressemble à celui des fumeurs.

Exactement. Un paquet de cigarettes, c’est la même taille qu’un smartphone, ce sont les mêmes réflexes, et c’est la même chose le matin : on commence tout de suite par voir si on a des messages.

Qui est l’utilisateur-type de Facebook ?

Près de la moitié des Français sont des utilisateurs du site, ce qui fait au moins 30 millions d’inscrits. Les deux tiers sont des utilisateurs quotidiens, et à partir du moment où ils dépassent 3 heures par jour, on peut considérer qu’ils sont dans un comportement addictif.

Cette journée Facebook a très peu d’adeptes. Il n’y a pas un grand élan de société pour dire "il faut couper le contact avec mes réseaux sociaux".

Pourquoi se priver de quelque chose durant une journée si on l’aime bien ? Il faut avoir une motivation et ces motivations sont en train d’apparaître. Il y a eu les "fake news" où subitement on découvre qu’on va peut-être voter pour quelqu’un qui n’est pas la personne adéquate. On est en train de découvrir les problématiques de harcèlement et les comportements addictifs. Facebook nous enferme dans une espèce de bulle. On parle aujourd’hui de "escape your bubble", c’est-à-dire sortir de notre propre bulle, sinon on se retrouve tout le temps avec des informations qui nous ressemblent tellement qu’on finit par se cloner nous-mêmes.

Quels sont les conseils pour se désintoxiquer ?

Il y en a un tout simple, c’est d’aller sur un moteur de recherche et d’associer le mot Facebook ou un autre réseau social à risque de harcèlement, "fake news". Subitement vous allez trouver d’excellents conseils. Vous avez la possibilité aussi d’aller rechercher des tests d’addictions. Il y a même aujourd’hui la possibilité d’avoir des logiciels qui vont vous indiquer le temps que vous passez sur le numérique. Ce qui est très important, c’est que nous avons 4 heures en moyenne de temps libre et social. Quand on le dépasse, ça veut dire que nous avons une vie que numérique. 

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