L'agriculture est un domaine riche et diversifié dans sa pratique mais aussi dans les principes de fonctionnement. Des divergences de vision du métier qui s'expriment sur le plateau d'André Bercoff.
Des cultures de fleurs bio
Josie Riffaud est productrice de fleurs décoratives et de plantes aromatiques et médicinales. L'agricultrice est installée dans une petite ferme diversifiée de la Gironde, possédant 7.000 mètres carrés de surface. Une activité spécialisée dans les fleurs bio. "Les fleurs, ce sont les plantes parmi les plus maltraitées, qui passent inaperçues", explique-t-elle.
"Elles doivent répondre aux caprices des gens", s'indigne l'agricultrice. "Il n'y a pas que ce qu'on mange qui est important. Lorsque vous épandez des pesticides, les sols en gardent la mémoire", précise-t-elle. "La vraie vie ce n'est pas juste la beauté, c'est aussi la fleur juste comme elle est, comme elle doit être, c'est important", insiste Josie Riffaud.
De son côté, Étienne Fourmont est éleveur de vaches laitières dans la Sarthe. Cinquième génération d'une famille d'agriculteur, il possède 85 bêtes et montre son travail tous les dimanches matins sur sa chaîne Youtube. "C'est un métier très riche en activité, aussi bien soigner les animaux, les nourrir et même faire de la mécanique", décrit l'agriculteur. Des rendez-vous dominicaux appréciés par "des gens qui s'interrogent sur la réalité de l'agriculture aujourd'hui en France".
La division autour des pesticides
"C'est à utiliser avec beaucoup de précautions", estime Étienne Fourmont au sujet des pesticides. "Il faut consommer avec modération, être prudent. Ça nous permet en France d'avoir l'alimentation la plus durable du monde", rappelle-t-il. Les classements mondiaux placent en effet la France parmi les meilleurs pays "en terme de qualité d'aliment, de gaspillage alimentaire. En termes d'agriculture on est un peu moins bon, notamment parce qu'on n'arrive pas à stocker l'eau mais globalement l'agriculture française est la plus durable du monde", se félicite l'agriculteur.
Josie Riffaud quant à elle est catégorique. "C'est pas possible de continuer pour moi, ça génère chez moi de la souffrance", témoigne-t-elle, à la vision des vignerons en train de parsemer du glyphosate autour de sa propriété. "Pas du tout la même souffrance que ceux qui parlent d'agribashing, qui se sentent poursuivis parce qu'on leur reproche de faire des choses qui ne correspondent pas aux besoins de la société", estime-t-elle. Des différences de point de vue qui lui fait dire qu'il "n'existe pas une agriculture mais des agricultures". "Tout le monde ne pratique pas les mêmes façons de faire, ni avec la même idéologie. On ne peut pas nous mettre dans le même paquebot", avance-t-elle. La seule solution pour l'agricultrice : "sortir de ce système".
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