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J-C. Delgènes : "Les maladies professionnelles ne sont pas vraiment reconnues par la Sécu"

Par Mathieu D'Hondt

Jean-Claude Delgènes, directeur général du cabinet Technologia (spécialisé dans l’évaluation et prévention des risques professionnels), était ce lundi l'invité de Philippe David dans l'émission "Seul contre tous".

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Afin de lutter contre l'absentéisme au travail, la sécurité sociale expérimente actuellement un dispositif, loin de faire l'unanimité, destiné à révéler aux employeurs les motifs des arrêts de travail des salariés. Des données jusqu'alors confidentielles. Une orientation saluée par Jean-Claude Delgènes, le directeur général de Technologia, un cabinet spécialisé dans l’évaluation et prévention des risques professionnels.

"Comment responsabiliser les employeurs laxistes ?"

Invité ce lundi de l'émission "Seul contre tous", M. Delgènes a ainsi expliqué pourquoi il considère que cette expérimentation va dans le bon sens. "Pour ma part, je suis très favorable à l'initiative prise par la sécurité sociale, parce que le système est à bout de souffle", indique-t-il dans un premier temps, avant de préciser qu'en "quelques années, on est passé de 11 milliards d'indemnités journalières versées à 14 milliards". "Aujourd'hui le problème, c'est que les maladies professionnelles sur le plan psychique - les pathologies liées au travail comme l'épuisement professionnel - ne sont pas vraiment reconnues par la sécurité sociale", poursuit celui qui a écrit l'ouvrage "Idées reçues sur le burn-out" (éditions Le Cavalier Bleu).

Selon lui, ce dispositif peut donc s'avérer déterminant dans l'optique d'une amélioration qui doit tout de même venir des employeurs, car la pression exercée par certains de ces derniers sur les salariés peut devenir contre-productive. "Quand vous êtes épuisé par votre travail parce que vous avez eu des exigences démesurées, vous partez pour 8 à 9 mois d'arrêt, donc il y a un vrai souci. Comment responsabiliser aujourd'hui les employeurs, qui sont dans le laxisme par rapport à cette problématique, pour améliorer réellement les conditions de travail et le mode de management ?", interroge-t-il ainsi, avant de prévenir : "Si on ne responsabilise pas les employeurs, on continuera à avoir des entreprises trop pressées qui mettent trop de pressions sur des gens pressurés et on aura toujours ces flux de malades". Et l'intéressé de rappeler qu'avec ce nouveau dispositif expérimental, la Sécu, en réalité,  "ne révèle pas le nom des gens", mais "des indications dans les entreprises qui comptent plus de 200 salariés (...) avec la volonté justement de ne pas 'donner' les gens concernés."."Ce n'est pas une question de secret médical ", insiste-t-il encore.

>> Retrouvez l'intégralité du débat en podcast

 

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