L'enquête progressait rapidement lundi dans l'enquête sur la fusillade qui a fait deux morts, dont la mariée, dimanche à la fin d'un mariage dans le Luberon, dans le Vaucluse, avec les gardes à vue de deux tireurs présumés et des révélations sur le mari, impliqué notamment dans des affaires de stupéfiants.
Selon une source proche du dossier, ces interpellations visant deux hommes âgés de 20 à 30 ans ont eu lieu dimanche matin, quelques heures à peine après les faits, qui se sont déroulés vers 04h30.
De même source, un troisième assaillant serait toujours en fuite.
Ces gardes à vue sont menées dans le cadre de l'enquête pour meurtre et tentative de meurtre en bande organisée ouverte par le parquet d'Avignon dimanche et transmise lundi au parquet de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille.
Et cette enquête, confiée à section de recherche de la gendarmerie de Marseille, progresse vite, avec des informations sur le profil du mari qui pourraient éclairer le contexte autour de ce drame.
De source proche du dossier, l'époux, blessé dans la fusillade, âgé de 25 ans et originaire de Cavaillon, est ainsi très connu des services de police, avec 26 mentions au fichier des traitements d'antécédents judiciaire (TAJ), notamment pour infractions à la législation sur les stupéfiants et criminalité organisée.
Si aucune piste n'est pour l'instant officiellement privilégiée, l'hypothèse d'un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue était envisagée dès dimanche, selon une autre source proche du dossier. Dans un bref communiqué publié dimanche, la procureure d'Avignon n'avait avancé aucune hypothèse.
"Je pense que c'était ciblé", avait avancé dès dimanche le maire de la commune, Didier Perello, "en colère, révolté et sous le choc", lors d'un point presse improvisé sur place: "Nous sommes à proximité de communes malheureusement connues pour ce genre de faits", comme Cavaillon, avait ajouté l'élu, à la tête de la commune depuis 2001.
- En fuite à pied -
Les faits se sont produits dimanche à l'aube, à Goult, petit village du Vaucluse d'un millier d'habitants juché sur un piton rocheux et surplombant les champs de lavande, alors que le mariage venait de se terminer. Arrivés dans un véhicule, des hommes cagoulés en possession de "plusieurs types d'armes" ont ouvert le feu sur les mariés alors que ceux-ci quittaient la fête en voiture, puis ont pris la fuite à pied.

Les faits se sont produits dimanche à l'aube, à Goult, petit village du Vaucluse d'un millier d'habitants juché sur un piton rocheux et surplombant les champs de lavande, alors que le mariage venait de se terminer
Gabriel BOUYS - AFP
Les personnes décédées sont la mariée, âgée de 27 ans, et l'un des agresseurs, touché "dans l'échange", a spécifié la procureure d'Avignon Florence Galtier dans son communiqué, laissant entendre que des tirs de riposte auraient pu être tirés depuis le véhicule ciblé par les agresseurs ou par des proches des mariés.
Selon une source proche du dossier, l'agresseur tué aurait été percuté par la voiture du couple qui reculait en tentant de prendre la fuite.
Les autopsies des corps des deux victimes, prévues en début de semaine, devraient permettre de déterminer comment est décédé l'homme mort sur les lieux, et notamment si la balle qui l'a touché a été tirée par l'un de ses complices, par le mari ou par des proches de la famille.
Deux personnes ont également été grièvement blessées et hospitalisées, l'époux et un mineur de 13 ans qui se trouvait à bord de la voiture du couple. Une femme a été blessée plus légèrement dans les tirs.

Un panneau indique la direction de la salle des fêtes de Goult
Gabriel BOUYS - AFP
Un important dispositif avait été mobilisé dimanche: un poste de commandement de 12 personnes, entre Goult et Avignon ; une équipe de recherche mobilisant 65 personnes, dont un hélicoptère, l'antenne locale du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale) et deux équipes cynophiles de piste; et enfin un dispositif judiciaire, avec 30 enquêteurs, dont trois techniciens en identification criminelle et des personnels de l'IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) de Pontoise, en région parisienne.
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