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Faut-il sauver les djihadistes français condamnés à mort en Irak ?

Par La Rédaction

Faut-il sauver les djihadistes français condamnés à mort en Irak ? Philippe-Henry Honegger, avocat pénaliste au cabinet Ruben & Associés, était "L’invité de l’actu" dans la matinale de Sud Radio du 29 mai animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger. 

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Philippe-Henry Honegger : "la question n'est pas est-ce qu'il faut les sauver mais est-ce qu'il faut les juger"

Faut-il sauver les djihadistes français condamnés à mort en Irak ? Si le ministre Jean-Yves Le Drian a expliqué que de nombreuses démarches ont été entamées par l'État français, "la question n'est pas est-ce qu'il faut les sauver mais est-ce qu'il faut les juger", estime pour sa part Philippe-Henry Honegger, avocat pénaliste au cabinet Ruben & Associés. "Pour l'instant, ils n'ont pas été jugés. Ils ont eu le droit à un simulacre de jugement, qui a duré dix minutes et sans avocat. Ils ont été condamnés à quoi et pour avoir fait quoi ? Qui sait ce qu'on reproche à ces ressortissants français, dont certains sont peut-être innocents ?"

Quand on est Français, qu'on se dit djihadiste, qu'on va en Syrie ou en Irak, en terrain hostile où on fomentait des attentats en Europe, n'y a-t-il pas un début d'accusation ? "Je n'en sais rien ! Le procès sert à cela ! Il y a un certain nombre de procès où l'on accuse des gens qui sont reconnus innocents. La Cour pénale internationale est prévue pour juger des crimes de guerre commis dans le monde entier. Régulièrement, des gens sont acquittés. Et là, on parle de gens dont on est incapable aujourd'hui de dire ce qu'on leur reproche exactement".

A-t-on à s'immiscer dans la justice irakienne ? "Oui pour plusieurs raisons : en fonction de ce qu'on va leur reprocher, on va savoir ce à quoi ils ont droit. Est-ce qu'on leur reproche d'avoir combattu pour Daech, dans le cadre d'un conflit armé ? Si c'est le cas, ils n'ont pas à être jugés comme le prévoit la Convention de Genève à laquelle la France est partie. On doit simplement être interné le temps que le conflit soit fini".

"Aujourd'hui on accepte que ces Français soient 'coupés en deux'"

L'État devrait donc engager des démarches pour qu'il y ait un véritable procès ? "Il faut qu'on applique le droit ! Ce qui est la tradition française depuis toujours, quand on a des ressortissants français, on demande le plus fort possible qu'on applique le droit. J'aimerais sincèrement savoir si ces ressortissants, qui sont nos compatriotes, sont les plus abominables criminels. Aujourd'hui, je n'en ai aucune idée. Même s'il avaient commis des crimes de guerre, on pourrait et on devrait les juger en France ou devant la Cour pénale internationale. Même si c'étaient des terroristes qui avaient fait des choses abominables là-bas, on a modifié le droit français exprès pour pouvoir juger en France les Français qui ont commis des actes à l'étranger.  

Quand j'entends l'État français qui dit dans un premier temps 'on les lâche, on les abandonne, on les rend aux Irakiens', c'est pas une surprise qu'ils soient condamnés à mort. Aujourd'hui on accepte que ces Français soient 'coupés en deux'".

Retrouvez "L’invité de l’actu" du lundi au vendredi à 8h10 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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