Lors de l'examen du texte relatif à l'euthanasie et au suicide assisté, les députés ont créé un délit d’entrave à l’aide à mourir. Nombre de médecins s’élèvent contre cette mesure empêchant d’informer ou de s’informer sur le sujet.
Euthanasie : "On essaie de soutenir le désir de vie des patients"
"Ce texte prévoit que l’on puisse exercer des pressions morales ou psychologiques sur les personnes cherchant à s’informer, explique Claire Fourcade, médecin en soins palliatifs à Narbonne, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, auteure d’un “Journal de la fin de vie” (Fayard). Or, nous, soignants, médecins en soins palliatifs ou psychiatres, on essaie de soutenir le désir de vie des patients. Pouvoir être accusé d’empêcher les gens de mourir ? C’est notre travail de les empêcher de mourir !"
"Pour nous, ce délit d’entrave est une vraie attaque contre les soignants. Les peines encourues ont même été aggravées en séance. C’est un vrai déni de notre travail, de ce qui fait notre quotidien. Dans ce texte, beaucoup de choses sont floues. Un article permet à une association de se porter partie civile, si un patient change d’avis. Nous avons déjà des pressions des associations favorables à l’euthanasie."
Les députés créent un délit d’entrave à l’aide à mourir : "C'est une vraie attaque contre les soignants. Notre travail est d'essayer de soutenir le désir de vie des patients", estime @clairefourcade3, médecin en soins palliatifs #LeGrandMatin https://t.co/HuUOmDWmsq pic.twitter.com/Xn5kSXE5I3
— Sud Radio (@SudRadio) May 26, 2025
Sous la pression des associations
"Quelle pression cela va mettre sur les équipes soignantes ? Ce désir de mourir exprimé par certains patients est souvent quelque chose de flou, d’ambivalent, décrypte Claire Fourcade, médecin en soins palliatifs à Narbonne. C’est quelque chose qui doit s’écouter, des situations complexes, douloureuses. Comment pourra-t-on travailler sous la pression ou la menace d’une association estimant que l’on n’agit pas correctement ?"
"Dans le texte, il est prévu qu’un soignant puisse utiliser sa clause de conscience. Elle est plus floue pour les autres professionnels de santé. La clause de conscience a été refusée aux infirmières. Il y a de vraies difficultés pour nous à imaginer l’avenir. On espère que le texte sur les soins palliatifs va contribuer à améliorer l’accès aux soins. Mais ce qui comptera le plus, c’est le budget voté en octobre prochain."
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