Les soldes se terminent dans les magasins. Des soldes un peu spéciales, repoussées, sur fond de crise sanitaire. Des soldes raccourcies, passées de six à quatre semaines. Quel bilan au final ?
Des soldes plus courtes, et plus tard
De nombreux visiteurs ne sont pas allés faire les soldes cet été. "Du côté de Bordeaux, les soldes n’ont pas été catastrophiques. Mais les commerçants ont commandé ce qu’il fallait pour ne pas avoir de sur-stock, estime Christian Baulme, président de l’association de commerçants La Ronde des quartiers à Bordeaux. En fait, les soldes sont revenues à ce qu’elles sont, à savoir finir une saison avant d’en attaquer une autre. Cela fait plusieurs années que nous réclamons quatre semaines. L’efficacité des soldes, c’est 15 jours. Vous avez 15 jours de ventes privées, puis 15 de soldes, et ensuite vous écoulez ce qui reste."
"Sur les soldes, j’ai eu un rapport de deux ou trois fédérations, qui m’ont dit que cela s’est bien passé, explique pour sa part Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France. Cette année, grâce au coronavirus, entre guillemets, les soldes ont été décalées. Elles sont faites pour vendre ce qui reste d’une saison, c’est la règle depuis 1920. J’espère que l’on va y revenir, qu’elles seront plus tard dans la saison." Pour Francis Palombi, c’est encore trop tôt : "Traditionnellement, la France arrête au mois d’août, souligne Christian Baulme. Du 14 juillet au 15 août, cela nous paraît une bonne chose. Cela permet de faire des ventes privées en amont pour nos clients partant en vacances au 14 juillet."
Une équité entre commerce traditionnel et en ligne
"Depuis des années, la grande distribution est organisée, fait du lobbying, explique Christian Baulme. Nous, les commerçants indépendants, nous n’avions pas cela. Nous nous sommes donc réunis avec 17 métropoles au sein d’une association. Nous luttons notamment contre la création de surface commerciale supplémentaire. Alors que l’on perd du chiffre d’affaires tous les ans, exploitons déjà ce qu’il y a."
La question clé demeure, pour Francis Palombi : "comment faire pour avoir une équité fiscale entre commerce traditionnel et commerce en ligne ? Nous demandons une équité dans le traitement, dans un environnement fiscal équitable." "Nous combattons Amazon et Alibaba, c’est une catastrophe, estime-t-il. Au mois d’avril, sur les produits non alimentaires, Amazon a réalisé 83% du chiffre par rapport à 2019, avec une hausse de 45%, rappelle Francis Palombi. Il faut mettre un frein à ces implantations. C’est une hérésie."
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