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Emmanuel Macron s'attaque au séparatisme avec "des réformes concrètes"

Par La rédaction avec Clément Bargain

Le président de la République a prononcé hier un discours plus concret que jamais à Mulhouse, ciblant nommément les problèmes de séparatisme auxquels la France est confrontée. Toutefois, le grand imam de Bordeaux émet des réserves notamment sur la formation des imams en France. Un politologue reconnu voit quant à lui un réel revirement politique.

Bain de foule pour Emmanuel Macron à l'heure de s'attaquer au séparatisme dans les cités. (Photo SEBASTIEN BOZON / POOL / AFP)

Propos recueillis par Clément Bargain pour Sud Radio.

Lutte contre les influences étrangères, organiser le culte musulman, lutter contre le séparatisme islamiste, ramener la République dans chaque endroit où elle a un peu démissionné... Emmanuel Macron a dévoilé hier ses quatre grands axes pour lutter contre le séparatisme islamiste. Le président de la République a annoncé que la France allait cesser d’accueillir des imams envoyés par d’autres pays. Il a également indiqué la fin des enseignements en langue et culture d'origine dispensés à partir du CM1 par des enseignants désignés par les gouvernements étrangers. Des mesures qui vont dans le bon sens selon le grand imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, même si selon lui il faut revoir urgemment la politique du logement…

Tareq Oubrou, grand, imam de Bordeaux, estime que "la réalité est plus complexe que ce que l'on pense. Le séparatisme n'est pas seulement explicable par l'élément religieux. Il y a un communautarisme subi. On a parqué les Turcs avec les Turcs, les Maghrébins avec les Maghrébins et un Maghrébin à côté d'un Maghrébin, ça fait un Maghrébin au carré ! Donc on a contribué à cette situation avec la politique du logement."

 

Désormais, les imams seront formés en France. Une mesure toutefois difficile à mettre en place selon Tareq Oubrou.

Tareq Oubrou, rappelle que "il y a déjà eu des tentatives de formation des imams. Le problème, c'est le recrutement de ceux-ci ! Il faut qu'il soit accueilli par une mosquée et géré par une association. Quel sera son statut social ? Il ne suffit pas de le former pour qu'il exerce dans des conditions dignes. La formation est nécessaire mais doit être adaptée : prendre en considération des matières telles que le droit et l'histoire française, la laïcité, la loi de 1905. Mais aujourd'hui, la condition d'imam n'est pas socialement désirable."

 

Des mesures enfin concrètes selon le politologue Stéphane Rozes

Le politologue et président de Cap, Stéphane Rozes, voit là un vrai revirement politique et plutôt positif de la part du président de la République qui n'avait, jusqu'à maintenant, jamais vraiment pris le problème à-bras-le-corps.

"Par rapport à ses discours antérieurs qui étaient souvent des effets d'annonce, notamment après les attentats, là, il commence à y avoir des mesures concrètes. Le renforcement des associations et politiques dans les quartiers, et le fait d'arrêter que des imams arrivent en France venant directement des autorités algériennes ou turques. Il s'agit de s'assurer que la religion soit préservée de toute influence étrangère, notamment des pays où l'islamisme prospère."

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