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Élise Boghossian : "les enfants de djihadistes auront besoin d'un accompagnement dans la durée"

Dix enfants de djihadistes français ont été rapatriés en France depuis la Syrie dans la nuit du 21 au 22 juin 2020. Interrogée sur le bien-fondé d’un rapatriement de l’ensemble de ces enfants, Élise Boghossian, humanitaire et fondatrice de l’association EliseCare, a estimé qu’il fallait "fonctionner au cas par cas".

Élise Boghossian, interviewée par Patrick Roger et Cécile de Ménibus sur Sud Radio, à 8h10, dans "C'est à la une".

Élise Boghossian était l'invitée de Patrick Roger et Cécile de Ménibus le 24 juin 2020 dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

 

"Les effets de la guerre sur les enfants sont dévastateurs"

"Dans n’importe quel conflit armé, les enfants ne sont jamais épargnés. Les effets de la guerre, d’un conflit sur les enfants sont dévastateurs. La guerre compromet le développement des enfants. Aucun de ces enfants ne sera un adulte normal, structuré, complet. Plus tôt on les prend en charge, mieux c’est.

Je comprends qu’il faille garder un contrôle sur eux et le potentiel danger qu’ils peuvent représenter. Je pense qu’il faut être certains d’être capables de faire ce travail dans la durée. Ce sont des enfants qui ont été armés très tôt, alors il y a toutes sortes de cas de figure. Parfois les enfants sont pris à parti dans un conflit. Parfois ce sont des enfants qui sont l’objet de trafics (notamment de trafic d’organes) et d’abus sexuels. D’autres enfants sont des espions, des messagers. Ils servent de pigeons voyageurs", a rapporté Élise Boghossian.

 

"Le djihadisme en Syrie et en Irak, ce n’est pas terminé"

"On ne peut pas dire que dans cette région il n’y a pas de djihadistes, on ne peut pas dire que c’est terminé. Nous, en France, on a été préoccupés par le Covid-19, et avant ça par la réforme des retraites, donc on ne se préoccupait pas trop de ce qui se passait à l’international. Mais cela ne veut pas dire que ça c’est calmé.

Nous, on travaille dans des zones militarisées, donc on est protégés. Mais il y a des zones où il est dangereux d’aller. Surtout depuis les bombardements turcs au nord de la Syrie l’été dernier, il y a des prisons de djihadistes qui ont été libérées, on ne sait pas où ils sont. Des adolescents, on en a régulièrement qui disparaissent, ils sont recrutés, enrôlés, on ne sait pas ce qu’ils deviennent."

 

Les Kurdes n’ont pas les moyens de garder les enfants de djihadistes

Le rapatriement de djihadistes étrangers est une demande des Kurdes, a rappelé Élise Boghossian. "Au nord de la Syrie, les Kurdes le disent eux-mêmes : 'on n’est pas une poubelle à djihadistes, venez les récupérer'. Ils n’ont pas les moyens ni les capacités humaines de gérer ça." Quant à son propre avis, "je pense qu’il faut fonctionner au cas par cas", estime-t-elle, en ajoutant : "que vont-ils devenir ? Quelle sera la société de demain là-bas si on a des villages entiers habités de rescapés, de familles de combattants ?".

 

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