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Élisabeth Lévy - "L'écriture inclusive, cette blague devenue cauchemar"

En dépit de la circulaire de novembre 2017 émise par Édouard Philippe qui proscrit l'usage de l'écriture inclusive dans les textes officiels, de nombreuses universités, grandes écoles, mairies et autres institutions n'en démordent pas. Ils signent avec laideur et persistent. Une excellente tribune de linguistes dans Le Figaro s'attaque au problème.

Tous les matins à 8h15, le regard libre d'Elisabeth Lévy dans le Grand Matin Sud Radio.

Dans le Figaro, des linguistes dénoncent l’écriture inclusive. 

Tout est politique, disait-on dans les années 60. À commencer par la langue française qui porte en elle les stigmates du patriarcat, comme la vieille règle du masculin qui l’emporte sur le féminin et permet de s’adresser à ses concitoyens (tous sexes confondus). 

Les précieuses ridicules d’aujourd’hui se sont mis en tête de la rééduquer en imposant cette graphie improbable hérissée de points, de tirets et de e. : par exemple, « cher.e.s ami.e.s». Quand ce sabir est apparu, il y a une dizaine d’années, on pensait que jamais ça ne prendrait. On avait tort. La blague est devenue notre cauchemar. Ca a commencé avec l’hideux « toutes-et-tous » de Hollande, puis l’affreux « celles-et-ceux » de Macron. 

Ce n’est pas scandaleux, c’est ridicule.

Quand on ajoutera un nouveau pronom pour ceux qui ne se sentent ni-celles-ni-ceux, on rigolera à nouveau.

Le scandale, c’est que l’écriture inclusive se répande partout. Dans la communication des villes, des entreprises. Et surtout, malgré la circulaire d’Edouard Philippe qui proscrit son usage administratif, cette abomination visuelle est utilisée dans les universités, les grandes écoles, jusqu’à  Normale Sup - autrefois temple de la grande culture -, dans les écoles de journalisme. Imposée par certains enseignants, parfois jusqu’à l’administration. Ne pas l’utiliser, c’est se signaler comme réac.

Que la langue évolue, notamment par le truchement des écrivains, pour embrasser des réalités nouvelles, fort bien. Là, c’est l’inverse : on change le langage au forceps pour changer le réel. C’est le principe du politiquement correct. En interdisant le mot « salope » vous ne ferez pas disparaître le sexisme. 

Ces polémiques n’intéressent pas seulement un tout petit milieu...

La langue française est notre bien commun. Les classes populaires y sont autant attachées que les hautes sphères. Quand Najat Vallaud-Belkacem a envisagé la suppression du « i » de oignon (pour simplifier), ce fut un tollé sur nos marchés. 

Dans le Figaro, des linguistes dénoncent l’élitisme de cette grammaire militante, qui rend la langue inintelligible. Quand seuls 9 % des jeunes Français, selon Pisa, sont « très performants en compréhension de l’écrit » nul besoin de complications artificielles supplémentaires. 

Et ils en oublient le principal argument : la beauté. Pour paraphraser Alexandre Dumas, « on peut violer la langue à condition de lui faire de beaux enfants ». Celui qui a engendré le néo-féminisme est un monstre. Nous avons le droit, voire l’ardent devoir de refuser de le reconnaître.

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