Manque de parrainages : la démocratie en danger ?
Outre Emmanuel Macron et Valérie Pécresse, cinq candidats, Yannick Jadot hier, Anne Hidalgo, Nathalie Arthaud, Fabien Roussel, Jean Lassalle, qui feront très certainement des scores à un chiffre, sont déjà qualifiés.
Toujours tangents : Jean-Luc Mélenchon, 442 parrainages validés et Marine Le Pen, 393 mais pour eux, ça semble pratiquement réglé. Nicolas Dupont Aignan en a 422. Le plus ric-rac, c’est Éric Zemmour, avec 350. Le candidat passe tout son temps libre au téléphone au lieu de faire campagne. Il a reçu le parrainage François-Xavier Bellamy ce matin.
Ça devient totalement absurde. Certains candidats qui finiront sans doute en dessous du seuil de remboursement de 5 % sont sur de pouvoir concourir. Or, ce seuil constitue aussi un filtre pour éviter les candidatures de témoignages. La discordance entre les deux montre bien qu’il y a un problème. Si Anne Hidalgo était indispensable à la démocratie, les électeurs le sauraient. Toute honte bue, elle a redit, il y a deux jours, qu’il ne fallait pas aider Éric Zemmour au nom de la démocratie. C’est bien la première fois qu’elle dit un truc drôle.
Même le Premier ministre appelle les maires à parrainer tous les candidats. Evidemment. À part madame 2 %, tout le monde sait qu’un président élu sans avoir vaincu ses principaux concurrents serait illégitime.
Du coup, c’est la bourse aux idées.
Jean Castex a donc convoqué les principales associations d’élus ainsi que les présidents des deux assemblées à une réunion. Ils ont décliné. Mais plusieurs élus ont décidé de consulter leurs administrés. Par exemple à Guéméné sur Scorff dans le Morbihan. Sauf que le maire avait, je cite, décidé d’exclure les deux extrêmes. Je vous le donne en mille, le vainqueur est Fabien Roussel. Certes, il n’a rien fait à personne, mais il se réclame d’une idéologie qui totalise 100 millions de morts.Le maire lutte contre l’extrême droite.
De plus, il devient un champ clos de manigances. Sous couvert de générosité, chacun peut choisir ses adversaires. C’est ainsi que des macronistes et des LR aideront volontiers Jean-Luc Mélenchon, peu susceptible de leur faire de l’ombre au second tour. La course aux parrainages est en train de se transformer en foire aux parrainages. Pas sûr que la démocratie y gagne.