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Élisabeth Lévy - Affaire Duhamel : "chasse à l'homme et cirque médiatique garanti"

Le politologue Olivier Duhamel est accusé dans un livre de Camille Kouchner d'inceste sur son beau-fils. Forcément, l'indignation monte d'autant que l'homme est on ne peut plus influent et que nombreux sont ceux qui savaient. En attendant, les faits sont prescrits et il n'y aura pas de procès, et sans procès, point de justice.

Tous les matins à 8h15, le regard libre d'Elisabeth Lévy dans le Grand Matin Sud Radio.

Retour sur l’affaire Duhamel.

Olivier Duhamel est un constitutionnaliste, commentateur sur LCI et Europe I, grande figure de la gauche mitterrandienne, et ça semble anecdotique mais il n’est pas réputé pour sa gentillesse. Il rencontre Évelyne Pisier en 1980 et l’épouse, elle qui était divorcée de Bernard Kouchner. Olivier Duhamel a largement élevé les enfants du couple Kouchner-Pisier, ces trois enfants dont deux jumeaux nés en 1975. Camille Kouchner qui publie la “Familia Grande”, accuse son beau-père d’inceste sur son frère quand celui-ci avait entre 13 et 14 ans et que la famille se déplaçait avec sa tribu de la gauche paillette dans la propriété de Duhamel dans le Var. 

Sans commenter ses accusations, Olivier Duhamel vient de démissionner de la présidence de la Fondation nationale de sciences politiques - un poste très influent - et de LCI.

Que m’inspirent ces révélations ? 

Aucune idée de leur véracité. Mon premier réflexe fut de me dire que “c’est bien fait”. Bien fait pour l’incarnation de cette gauche donneuse de leçons qui proclame sa prétendue supériorité morale. Ils ont l’argent et la bonne conscience, les bénéfices du pouvoir et ceux de la rébellion. En d’autres termes ou en périphrase, le camp du Bien qui aime l’humanité et tyrannise sa secrétaire. Cela s'ajoutant à une seconde de joie mauvaise de le voir chuter. Pas glorieux. 

Parler est-il un moyen d’obtenir justice pour les victimes ?

Et bien non. D’abord, ce n’est pas la victime directe présumée qui parle. Ensuite, les faits prescrits. Donc sans procédure judiciaire contradictoire ni secret de l’instruction, point de Justice. En revanche, le cirque médiatique est garanti. Il y aura un homme montré du doigt, abandonné par ses courtisans d’hier, chacun exhibera ses mains et son âme propres en lui crachant dessus. On dénoncera ceux qui peut-être savaient quelque chose. Quand bien même, des tiers devaient-ils divulguer un secret que toute une famille voulait garder ? Arrêtons de croire que le déballage sans filtre a des vertus réparatrices. La parole, ce n’est pas ça. 

Donc, je prône l’impunité ?

Non, mais j’ai un sens profond de la prescription, on ne peut plus juger. Le Parti des médias sera plus indulgent avec le journaliste de gauche Duhamel qu’avec l’écrivain de droite Matzneff, accusé non d’abus mais d’une relation amoureuse avec une adolescente. Mais il n’y a pas d’impunité quand une réputation est détruite en quelques heures. Quoi qu’ait fait Olivier Duhamel, ça ne fait pas de lui un monstre. On peut refuser de participer à une chasse à l’homme. Comme disait Guy Debord, « je ne suis pas un journaliste de gauche. Je ne dénonce jamais personne. »

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