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É.Lévy - "La Sorbonne bloquée par des étudiants : leur rapport à la démocratie est très inquiétant"

Ni-Macron, Ni Pen : plusieurs centaines d'étudiants sont mobilisées depuis mercredi à Paris et Nancy, bloquant des bâtiments universitaires pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux tours. La présidente de Nantes-Université appelle à faire barrage à l’extrême droite. Les universités entrent dans la danse électorale.

Ni-Macron, Ni Pen : plusieurs centaines d'étudiants sont mobilisées depuis mercredi à Paris et Nancy, bloquant des bâtiments universitaires pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux tours. La présidente de Nantes-Université appelle à faire barrage à l’extrême droite. Les universités entrent dans la danse électorale.

Pas les, des. Ce sont des mouvements très minoritaire, voire groupusculaire. Mais contrairement à ce que je vous avais annoncé, la quinzaine antifasciste a commencé. 

Commençons par Carine Bernault, la présidente de Nantes Université. Dans un mail adressé aux étudiants et aux personnels, elle les encourage à faire barrage à l’extrême droite, au nom "des valeurs démocratiques et républicaines, de l’État de droit, d’ un universalisme fondé sur le respect des différences, de la liberté d’expression et à la construction européenne". Notons au passage l’extension illimitée du domaine de l’extrême droite à la défense de l’Union européenne. 

J’ignore si elle viole une obligation légale, sans doute, mais ce qui est certain c’est qu’elle viole la démocratie. Pourtant à part le Rassemblement National, il y a peu de protestations et évidemment cela n'aura aucune conséquence. Imaginons qu’elle ait appelé à faire barrage à Emmanuel Macron, là elle aurait été virée dans la seconde !

 Certains étudiants se mobilisent aussi, mais eux, c’est ni-ni

C'est encore plus cocasse ou inquiétant. Alors que des élections parfaitement démocratiques viennent de porter au second tour Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ils ne veulent ni de l’une ni de l’autre : "ce sont deux projets libéraux et réactionnaires" selon un syndicaliste étudiant. La vieille Sorbonne est encore occupée avec le cortège habituel de dégradations, ainsi que certains locaux de Normale sup et Science Po Paris. 

Selon le président de l’UNEF Nanterre : « Il y a une mobilisation de jeunesse, une révolte en réaction à l'affiche de l'entre-deux-tours ». Primo : les jeunes qui ont voté Rassemblement National ou Macron ne font pas partie de la jeunesse ? Deuxio : leur rapport à la démocratie est très inquiétant, s’agissant de jeunes gens qui ont vocation à devenir l’élite du pays. Tertio : on aimerait bien voir face à eux la même fermeté que par rapport aux manifs interdites.  

On comprend que la plupart ont voté Melenchon. Ce sont des mauvais perdants. D'ailleurs, ils annoncent de grandes manifestations samedi. On verra l’ampleur de la mobilisation. 

Mais c'est tout de même amusant de les voir dénoncer un fascisme qui n’existe pas en employant les méthodes traditionnelles de l’extrême droite: la rue plutôt que l’élection, la force physique plutôt que la discussion. Comme le disait Philippe Muray, la jeunesse est un naufrage ! 

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