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Drapeaux palestiniens sur les mairies : les politiques s'affrontent, Faure en appelle à Macron

La classe politique française s'est encore fracturée dimanche sur le pavoisement ou non des mairies avec des drapeaux palestiniens, le dirigeant socialiste Olivier Faure appelant Emmanuel Macron à "autoriser" l'initiative.

Bertrand GUAY - AFP

La classe politique française s'est encore fracturée dimanche sur le pavoisement ou non des mairies avec des drapeaux palestiniens, le dirigeant socialiste Olivier Faure appelant Emmanuel Macron à "autoriser" l'initiative.

"Il s'agirait non seulement d'un acte fort envers tous ceux qui sont attachés à la résolution du conflit israélo-palestinien, mais cohérent avec la position de la France que vous proclamerez devant la communauté internationale", a plaidé le patron du PS, à la veille de la reconnaissance attendue de l'Etat palestinien par la France à l'Onu à New York.

Dans son viseur: le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau (LR).

Le drapeau palestinien sur la mairie de Malakoff, dans les Hauts-de-Seine, le 21 septembre 2025

Le drapeau palestinien sur la mairie de Malakoff, dans les Hauts-de-Seine, le 21 septembre 2025

Bertrand GUAY - AFP

Ce dernier fait valoir que "la justice administrative a ordonné (...) le retrait de drapeaux palestiniens du fronton de mairies, au motif qu'ils portaient gravement atteinte au principe de neutralité des services publics". Et d'exhorter à "ne pas importer le conflit du Proche-Orient".

"Ce n'est pas le drapeau qu'il conteste (...) c'est la décision prise par le chef de l'État" de reconnaître un Etat palestinien, a estimé dimanche soir sur BFMTV M. Faure.

M. Retailleau a également enjoint les préfets de saisir la justice administrative, même si le préfet ne peut pas demander aux forces de l'ordre de retirer le drapeau.

Un maire a "l'interdiction (...) d'afficher un parti pris politique, philosophique ou religieux" sur le fronton de son hôtel de ville et d'opérer "une ingérence dans la politique étrangère de la France qui relève exclusivement de la compétence de l'État", affirme-t-on à Beauvau.

De gauche à droite la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel et le premier secrétaire du PS Olivier Faure, lors d'une manifestation pour la reconnaissance d'un Etat palestinien à Paris le 21 septembre 2025

De gauche à droite la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel et le premier secrétaire du PS Olivier Faure, lors d'une manifestation pour la reconnaissance d'un Etat palestinien à Paris le 21 septembre 2025

Bertrand GUAY - AFP

Pour le patron des députés PS, Boris Vallaud, Bruno Retailleau "se trompe d'interprétation juridique".

Il rappelle qu'après les attaques meurtrières du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, "des mairies ont hissé à juste raison le drapeau israélien", et "qu'il y a aussi des drapeaux ukrainiens" sur certains édifices.

"Un drapeau sur le fronton d'une mairie n'a jamais tué personne alors qu'à l'inverse, à Gaza, l'armée israélienne tue tous les jours", a martelé la patronne des Ecologistes Marine Tondelier dimanche lors d'un rassemblement en soutien aux Palestiniens à Paris dimanche, dénonçant des polémiques "indécentes".

A gauche toujours, le député LFI Eric Coquerel a aussi apporté son soutien à ce pavoisement aux couleurs palestiniennes : "On est pour (...)", a-t-il dit sur France 3.

- Maires partagés -

A contrario, le député d'extrême droite de l'Oise Philippe Ballard (RN) a accusé sur France 3 les municipalités ayant prévu d'arborer le drapeau palestinien de "communautarisme de bas étage".

"C'est illégal", a sobrement commenté son collègue de groupe Jean-Philippe Tanguy sur le plateau de Questions politiques (France inter/francetv/Le Monde).

Le drapeau palestinien sur la mairie de Malakoff, dans les Hauts-de-Seine, le 21 septembre 2025

Le drapeau palestinien sur la mairie de Malakoff, dans les Hauts-de-Seine, le 21 septembre 2025

Bertrand GUAY - AFP

Idem pour François-Xavier Bellamy, vice-président des Républicains, qui a demandé dimanche sur BFMTV à ce les maires qui hissent le drapeau palestinien "soient condamnés".

Sur le terrain, les mairies, même à gauche, devraient agir en ordre dispersé.

Samedi en région parisienne, la maire communiste de Malakoff (Hauts-de-Seine) Jacqueline Belhomme a fait savoir qu'elle ne comptait ni interjeter appel ni retirer le drapeau avant mardi, après une décision de la justice administrative lui demandant de l'enlever.

A Créteil, le socialiste Laurent Cathala (Val-de-Marne) estime que "la première de ses responsabilités doit être de préserver la cohésion sociale au sein de la commune", et ne suivra pas l'appel d'Olivier Faure.

Son homologue PS Mathieu Hanotin (Saint-Denis) hissera le drapeau pour la journée, arguant qu'il "ne s'agit pas d'un acte militant de longue durée" qui viendrait "changer la nature du bâtiment municipal". Et Olivier Faure se rendra sur place à 9H30.

Le maire socialiste de Saint-Ouen Karim Bouamrane a annoncé à La Tribune Dimanche qu'il entendait déployer des drapeaux palestiniens et israéliens.

A Brest, la mairie, qui arbore le drapeau ukrainien depuis 2022, a choisi une solution alternative et illuminera lundi le bâtiment aux couleurs du drapeau palestinien.

Quant à Renaud Muselier, président du parti macroniste Renaissance de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, il a prévenu dans le Figaro qu'il déploierait une vingtaine de drapeaux français, en réponse à ce qu'il qualifie de "calculs politiques".

Par Sami ACEF / Paris (AFP) / © 2025 AFP

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