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Dominique Reynié : "Il faut intégrer l'idée d'un populisme qui serait une forme de mal"

Par La Rédaction

Dominique Reynié, professeur à Sciences Po, directeur général de la Fondapol, la Fondation pour l’innovation politique, était l’invité d’André Bercoff, lundi 9 septembre sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Dominique Reynié invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Dans une étude, fondée sur trois enquêtes d'opinion, Dominique Reynié définit le danger populiste en plusieurs critères. "Tout parti en démocratie a un rapport intime au populisme", observe l'intellectuel qui va même plus loin. "La démocratie est presque un régime populiste, parce que c'est le pouvoir du peuple", définit le professeur.

 

"Vous en avez qui sont plus en rupture que d'autres"

Pour étayer ces propos, Dominique Reynié voit dans ce système "une valorisation de la manière dont le collectif exprime ses préférences" mais ajoute que parmi les acteurs politiques, "il y a une sorte de graduation qui va de l'attachement à la démocratie, où l'on demande l'autorisation au peuple pour gouverner, à l'instrumentalisation des peurs collectives", estime-t-il.

Pour le directeur général de Fondapol, "il faut intégrer l'idée d'un populisme qui serait une forme de mal", qui risque "d'égarer des personnes en situation difficile dans la vie, qui souffrent ou qui sont inquiètes", juge-t-il. À titre d'exemple, Dominique Reynié observe les programmes des partis politiques. "Vous en avez qui sont plus en rupture que d'autres", note l'intellectuel qui remarque parfois "une manière de rompre plus énigmatique lorsqu'on regarde en détail". Des partis qui peuvent "aller jusqu'à une position antisystème" et qui pourraient surfer dessus pour les élections présidentielles de 2022.

 

"Un approfondissement de la défiance, à un niveau très problématique"

L'étude comporte trois enquêtes d'opinion réalisées en septembre 2019, avec un "gros échantillon" de 3.000 personnes. Une deuxième vague a été entreprise en janvier 2020, avant le confinement, puis en septembre 2020. "On fera d'autres vagues, tous les six mois approximativement", annonce Dominique Reynié qui remarque "un approfondissement de la défiance, à un niveau très problématique". "Il y a un affaiblissement de l'attachement de l'adhésion à la démocratie représentative", note le professeur.

Un modèle en crise, puisque seuls "59% des Français" choisissent en premier lieu ce régime en septembre 2020, soit un recul de cinq points par rapport à janvier 2020. "On remarque un attachement plus important par rapport à d'autres formes de gouvernement, notamment la démocratie directe", rapporte Dominique Reynié. "25% nous disent vouloir une démocratie directe, un gouvernement dans lequel les citoyens décideraient directement ce qui est bien pour eux", révèle-t-il. Un public d'adeptes qui ne représentent pas ce à quoi l'on pourrait s'attendre. "Il ne s'agit pas d'un public d'écolos des métropoles, ce sont surtout des électeurs très en colère, protestataires, plus proche du RN et de Mélenchon que de n'importe quel autre", étaye Dominique Reynié.

 

 

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