La civette palmiste, "maillon intermédiaire"
Pouvait-on vraiment s’attendre à avoir une réponse précise sur les origines de la pandémie de Covid-19 ? "Je pense que nous ne pouvions pas avoir de réponse définitive pour deux raisons, estime Philippe Poindron, virologue et professeur honoraire de virologie à l'université de Strasbourg. D’une part, l’enquête est menée très longtemps après le début de l’épidémie à Wuhan. D’autre part, la Chine a mis des bâtons dans les roues de cette enquête au départ." Il faut au passage souligner qu’il n’y avait pas d’experts français au sein des enquêteurs. En effet, le laboratoire de haute sécurité de Wuhan ayant notamment été conçu par des Français, leur absence visait à éviter tout conflit d’intérêt.
La théorie d’une fuite depuis ce laboratoire est jugée peu crédible par les enquêteurs. "Oui, ou il faudrait admettre que ce soit une fuite intentionnelle, juge ce professeur honoraire de virologie. Les enquêteurs sont allés voir le marché des animaux vivants, fermé aujourd’hui. Ils ne pouvaient pas en tirer grand chose." Mais alors quelle piste imaginer ? "Il faut savoir que les Chinois consomment beaucoup d’animaux vivants, notamment de la civette palmiste, un petit rongeur qui vit dans les palmiers, élevé en quantité. Il n’est pas impossible que ce soit un des maillons intermédiaires entre la source originelle, sans doute une chauve-souris, et l’homme."
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Le virologue Philippe Poindron au sujet de l'enquête de l'#OMS à #Wuhan 🗣️ "Les Chinois consomment beaucoup de civette palmiste, un petit rongeur qui pourrait être un des chaînons intermédiaires entre la chauve-souris et l'homme." #COVID19 pic.twitter.com/jbTG5MvxDV— Sud Radio (@SudRadio) February 10, 2021
La transmission directe "relativement improbable"
Faut-il écarter l’hypothèse de la transmission directe à l’homme ? "Il existe un exemple très célèbre, la transmission de la rage à des archéologues dans une grotte via des chauves-souris. Cela me semble relativement improbable. C’est plus simple d’admettre que des animaux aient pu aller dans des grottes." Croit-il que l’on saura un jour ? "C’est très difficile de répondre à cette question. Je pense que l’on ne saura pas, je vous le dis franchement, pour toutes sortes de raisons. Les traces ont pu être effacées."
Enfin, "mettez-vous à la place des Chinois, souligne Philippe Poindron. C’est un grand peuple et l'on vient chez eux faire une enquête comme s’ils étaient coupables. Imaginez faire une enquête chez nous... Il faut aussi savoir que les virologues chinois sont de très haute qualité. Concernant le Covid-19, ils sont en tête, ensuite viennent les Français et Allemands, moins les Américains."
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