Reportage de Clément Bargain pour Sud Radio
L'objectif de cette commission est d'établir la généalogie de la crise sanitaire, voir les erreurs qui ont été commises pour essayer de les corriger. Pénurie de masques, d'équipements de protection, manque de tests, la situation dans les hôpitaux et les Ehpad, les conséquences économiques du confinement : tous les sujets seront abordés. Les auditions sous serment commencent mardi 16 juin après-midi avec le professeur Jérôme Salomon, directeur général de la Santé.
Jean-Paul Hamon : "Que ce soit Marisol Touraine, Agnès Buzyn, Jérôme Salomon, il va falloir que des têtes tombent !"
"Les Français ne pourront pas acheter de masques dans les pharmacies, parce que ce n'est pas nécessaire quand on n'est pas malade !" C’est sans aucun doute cette phrase de Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, qui restera marquée dans l’esprit de Chantal. Cette septuagénaire ne décolère pas. Pour elle, la gestion de la crise sanitaire a été catastrophique : "je ne supporte plus le mot masque !, confie-t-elle à Clément Bargain. Ils nous en ont fait une montagne, ils reviennent sur ce qu'ils ont dit, ils ne savent pas trop, c'est déplorable !", fustige-t-elle.
Le gouvernement va devoir rendre des comptes, revenir sur les erreurs qui ont été commises. C’est l’objectif de la commission d’enquête qui s’ouvre mardi 16 juin à l’Assemblée nationale. Jean-Paul Hamon, le président de la Fédération des médecins de France, attend que des responsables soient désignés : "pourquoi on s'est retrouvés sans masque ? Qui a éliminé vraiment les stocks ? À quel moment ça s'est passé ? Qui a décidé ça ?, s'interroge-t-il. Pour qu'ensuite, on en tire les conséquences ! Que ce soit Marisol Touraine, Agnès Buzyn, Jérôme Salomon, il va falloir que des têtes tombent !", réclame-t-il.
Brigitte Bourguignon : "Ne pas céder à une pression trop forte de ceux qui aimeraient à tout prix avoir désigné des responsables"
C’est la députée LREM Brigitte Bourguignon qui préside cette commission. Pour elle, ce n’est pas un tribunal : il s’agit d’analyser en profondeur la gestion de la crise. Selon elle, "il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt. Il faut répondre aux vraies questions et surtout, en tirer des enseignements si on veut que ça ne se reproduise pas", espère-t-elle.
"Pour l'instant, l'état d'esprit est celui-là, de faire un vrai travail en profondeur, ne pas céder à une pression trop forte de ceux qui aimeraient à tout prix, à peine entrés, avoir désigné des responsables, affirme-t-elle. Je ne me sens pas procureur dans cette affaire-là, je ne suis pas juge ni avocate. Je laisse ça à d'autres, parce qu'il y aura des parties plus judiciaires pour certains, qui seront convoqués par la justice".
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