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Colombey-les-Deux-Eglises: le Mémorial Charles de Gaulle en quête d'un second souffle

Entre chute de fréquentation et situation financière tendue, le Mémorial Charles de Gaulle de Colombey-les-Deux-Eglises (Haute-Marne), qui se dote d'un nouveau président lundi, se cherche un second souffle à l'approche d'une année riche en dates-anniversaire.

photo prise vers 1910 du saint-cyrien Charles de Gaulle. (Photo by STF / UPI / AFP)

"Retrouver l'âge d'or du Mémorial!": c'est l'espoir nourri par Marc Royer, porte-parole des douze salariés dont la grève-surprise fin juillet a mis en lumière la crise que traverse le site.

Avec amertume, M. Royer observe les chiffres: "80.000 visiteurs en 2009, 65.000 en 2016, 53.000 en 2018". Des niveaux bien loin des 100.000 visiteurs annuels qu'escomptaient les promoteurs du Mémorial lors de son inauguration en 2008 par le président Nicolas Sarkozy, au pied de l'immense Croix de Lorraine de Colombey qui domine de ses 44,3 mètres le village champenois où De Gaulle possédait sa maison familiale.

Au-delà de leurs revendications en partie satisfaites sur les salaires et les conditions de travail, les grévistes d'un jour voulaient aussi alerter touristes et visiteurs estivaux sur la "lente agonie" du site.

"En 2016, le chiffre d'affaires était de 813.000 euros. En 2018, il est descendu à 610.000 euros", poursuit Marc Royer. Il évoque un déficit structurel de l'ordre de 100.000 euros par an qui plombe cette structure dont le fonctionnement n'est assuré que par les entrées.

"On peut abonder jusqu'à 100.000 euros pour couvrir le déficit", veut rassurer Nicolas Lacroix, président depuis 2017 du Conseil départemental de Haute-Marne, propriétaire du bâtiment de 4.000 m2 - dont le musée abrite une exposition permanente autour de la fureur de la guerre, l'appel du 18-Juin, la joie de la Libération, la naissance de la société de consommation jusqu'aux événements de mai 1968, avec des archives audiovisuelles, décors et installations interactives.

Nicolas Lacroix est le seul candidat pour remplacer l'ancien président, démissionnaire en octobre, et reprendre, dès lundi à l'issue du vote du conseil d'administration, la présidence du Mémorial.

- 150 ans de sa naissance -

"Je ne viens pas pour ne jouer que les pompiers", prévient cependant l'élu haut-marnais, maire de Bourdons-sur-Rognon, près de Chaumont. A ses yeux, il s'agit ni plus moins que d'engager le Mémorial sur la voie d'une "deuxième vie", en lançant "un grand audit économique et social pour tout mettre à plat sur la table", alors que la mémoire du général de Gaulle qui s'estompe au fil des générations n'est pas la seule raison de cette situation.

Les chantiers d'envergure ne manquent pas: création d'un centre de ressources, réactivation du comité scientifique et des cycles de conférences, resserrement des liens avec la Fondation de Gaulle et du dialogue avec les salariés, retour du public scolaire dont la fréquentation est en chute libre depuis la disparition, en 2014, du temps complet des deux enseignantes à demeure au Mémorial.

Des travaux sont en outre programmés en 2021 pour un coût estimé à 600.000 euros.

"Nous devons nous projeter au delà de 2020 qui sera de toute façon une année faste", estime le futur président. L'année qui vient commémorera en effet les 130 ans de la naissance du Général, les 50 ans de sa disparition et les 80 ans de l'appel du 18 juin.

"Il faut vendre Colombey comme destination car on ne passe par Colombey. On y vient!" plaide Nicolas Lacroix.

La nouvelle stratégie commerciale doit à ses yeux inclure par exemple les tour-opérateurs, absents aujourd'hui, ou s'appuyer sur le nouveau parc national Champagne-Bourgogne tout proche pour ajouter la destination nature à la dimension historique.

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