Mercredi 2 septembre 2020, le procès des attentats de Charlie Hebdo et de l’HyperCacher de 2015 s’est ouvert à Paris. Un procès historique qui toutefois divise. L’Ifop a, pour l’occasion, dévoilé les résultats d’un sondage dans lequel on apprend que Charlie Hebdo est surtout soutenu par les plus âgés, une grande partie de la jeunesse ne soutenant pas l’hebdomadaire. Et chez 21% des 15-24 ans les attentats ne sont pas condamnés.
Clément Bargain a rencontré Driss, 24 ans, qui condamne l’attentat mais déclare ne pas "être Charlie". "Tu ne dois pas caricaturer le prophète, le dirigeant. Si tu fais ça, tu n’as pas honoré, tu n’as pas respecté ce groupe religieux", estime-t-il. "Charlie Hebdo, ce qu’ils ont fait, pour moi ce n’est pas normal, car il ne doit pas être caricaturé le prophète."
A 16 ans, Laura et Bryan semblent du même avis : "c’est une religion, je sais pas, on ne rigole pas sur ça. Personnellement, je trouve qu’on ne peux pas rigoler sur une religion", déclare la jeune fille au micro de Clément Bargain. Un avis partagé par Bryan : "ils n’auraient pas dû aller aussi loin dans les caricatures".
Thomas, de confession musulmane, estime que "ce n’est pas du respect quand on caricature ton prophète. Si quelqu’un insulte ton prophète, c’est comme s’il t’avait insulté".
Inversement, Denise, 78 ans, juge que ces positions sont inquiétantes : "on voit bien que les extrêmes montent partout, on voit bien qu’il y a des choses qu’on pouvait dire à une certaine époque, qu’on ne peut plus dire".
Les caricatures de Mahomet furent la goutte d'eau pour les frères Kouachi qui sortirent des locaux de l'hebdomadaire sur ces paroles : « on a vengé le prophète Mohammed, on a tué Charlie Hebdo ! ». Ce même Charlie qui a décidé de les republier à l’occasion de l’ouverture du procès, restant fidèle à sa ligne éditoriale irrévérencieuse et satirique. Cette décision est saluée par les Français, ainsi que par une partie de la classe politique, qui jugent l’acte courageux, cela montre que la France est un pays où on est libre de s’exprimer. Pour autant, certains jugent qu’il faut "apaiser" tandis que d’autres comprennent que de tels dessins puissent "choquer" et jugent que c’est de la "provocation".