Mardi 20 avril 2021, le gouvernement lance ses états généraux de la laïcité. Une opération animée par Marlène Schiappa, Ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur de France, chargée de la Citoyenneté, qui espère ainsi apaiser un débat qui fait rage. Reportage de Grace Leplat.
Ces états généraux, vivement critiqués par ailleurs, se tiendront jusqu’à l’été 2021 avec des tables rondes sur divers sujets, avec la jeunesse comme première cible.
"On respecte le ramadan, mais ne nous l’imposez pas quoi"
La laïcité, Émile, 19 ans, ne s’y est jamais vraiment intéressé, sauf depuis quelques jours, avec le débat qui s’est immiscé dans le quotidien des Français. "En l’occurrence, il y a quelques temps, j’étais avec des amis, on déjeunait dans la rue, et des gens sont venus nous voir en nous disant ‘vous n’avez pas honte de manger sur la voie publique ? On est en plein ramadan, ça ne se fait pas’", raconte-t-il.
"C’est à ce moment-là que je me suis dit ‘ok, on respecte le ramadan, mais ne nous l’imposez pas quoi’".
Pour lui, la laïcité c’est "chacun, dans son coin, fait ce qu’il veut. Du moment que ça ne dérange pas les autres personnes, pour moi c’est ça la laïcité".
"J’ai peur des disputes que ça pourrait engendrer"
Une définition qui est loin de faire l’unanimité, notamment auprès des plus jeunes. Un sondage iFop dévoile que plus d’un lycéen sur deux est favorable au port de signes religieux ostensibles dans les lycées publics, deux fois plus que le reste de la population.
La laïcité est présente dans les discussions entre les jeunes et leurs parents, comme chez Dona qui explique : "ma famille vient de différentes parties du monde et pratique différentes religions dont le bouddhisme, le taoïsme… certains sont musulmans et d’autres chrétiens pratiquants".
La jeune fille confie toutefois : "j’avoue que j’ai peur des disputes que ça pourrait engendrer".
"Je pense que c’est le cadet des soucis des jeunes de parler de laïcité"
Flore, de son côté, juge que la période est peu adaptée à cette discussion de fonds : "on a un manque de lien social, on a un manque de liberté… pour certains c’est, en plus de ça, la précarité..."
"Je pense que c’est le cadet des soucis des jeunes de parler de laïcité."
Ces états généraux, selon elle et selon de nombreux universitaires, sont surtout un coup de communication de la part du gouvernement.
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