Après l’hommage à Samuel Paty, quelle réponse face à l’islamisme ? Benjamin Sire, compositeur, journaliste, membre du Conseil d'administration du Printemps républicain, a écrit que la décapitation de Samuel Paty pourrait nous faire basculer dans un nouveau paradigme dans la lutte contre l’islamisme. Que veut-il dire par là ?
Un attentat qui touche à l'âme française
"Jusqu’à présent, on en est resté à des moments de très forte émotion, de communion nationale, comme le 11 janvier 2015. Et puis après, il ne se passe pas grand chose. On a l’impression que l’on pouvait finalement récompenser ad aeternam sans que les questions du terrorisme islamiste, de l’entrisme, du clientélisme, des mosquées clandestines ne soient considérées par l’Etat."
"Nous avons des associations extrêmement proches des milieux salafistes qui continuent à répandre la bonne parole, souligne Benjamin Sire. On a l’impression cette fois d’une prise de conscience globale. Cet attentat, comme celui du Bataclan ou de Charlie Hebdo, a touché quelque chose de très profond dans l’âme française. C’est un enseignant qu’on attaque, la liberté d’expression."
Distinguer religion et projet politique
"On a l’impression d’un aggiornamento. Le PS change sa ligne et nomme l’islamisme. On a vu le communiqué de l’Elysée : la notion de terrorisme islamiste y est citée. On commence à nommer les choses et l'on semble vouloir prendre le problème à bras le corps." Mais nous sommes dans un Etat de droit, et les écologistes comme la France Insoumise sont prudents sur ces sujets. "Ils ne sont pas prudents, ils passent leur temps à faire du zigzag, juge le journaliste. Un jour en hommage à Samuel Paty, un jour à défiler aux côtés d’associations islamistes contre l’islamophobie".
"Il faut rappeler ce qu’est l’islamophobie, souligne Benjamin Sire. C’est quelque chose qui n’existe pas vraiment. Un moyen trouvé par les islamistes pour empêcher toute critique de l’islam en l’assimilant à une critique des croyants, ce qui n’est pas le cas. Effectivement, il faut faire attention à respecter le cadre de l’Etat de droit, et la distinction entre l’islam projet politique et la religion musulmane pratiquée sans problème par des millions de nos concitoyens. Mais il faut arrêter avec une certaine complaisance avec les associations. L’observatoire de la laïcité a, ces dernières années, été particulièrement flou sur la question de la laïcité. Il semblait plus vouloir débusquer les entorses à l’islamophobie qu’à la mixité."
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