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Au procès Kardashian, le bar de "Flo" et la "taupe" des braqueurs

A écouter Florus Heroui, son café parisien vaut le détour. On y croise des "gens de la télé" comme des piliers de bar du quartier, le frère du chauffeur de Kim Kardashian ou encore de vieux bandits, aujourd'hui accusés au procès du braquage de la superstar. Une sacrée coïncidence ?

Benoit PEYRUCQ - AFP/Archives

A écouter Florus Heroui, son café parisien vaut le détour. On y croise des "gens de la télé" comme des piliers de bar du quartier, le frère du chauffeur de Kim Kardashian ou encore de vieux bandits, aujourd'hui accusés au procès du braquage de la superstar. Une sacrée coïncidence ?

"L'âme du café c'est lui. La belle clientèle très hétéroclite de tout âge et de tout milieu, c'est grâce à lui", avait résumé devant la cour d'assises la femme de Florus Heroui.

Plus joliment peut-être que son mari quand il décrit l'ambiance en fin de soirée: vieux "spécimens" qui parfois "vomissent partout", "chupitos" à gogo, et cocaïne dans les toilettes - Florus Heroui déteste mais "il neige à Paris, c'est pas un scoop", dit-il jeudi à la barre.

C'est dans ce café qu'un certain nombre des accusés avaient leurs habitudes à l'époque des faits, en 2016.

Florus Heroui, petit brun de 52 ans, les évoque tour à tour:

Cathy Glotin, sorte de mère de substitution, passe au café quand "c'est calme" pour "discuter de la vie". Elle lui a présenté son compagnon, Aomar Aït Khedache, qui a étonnamment fourni à Florus Heroui un téléphone dédié pour le contacter - normal, "il était en cavale", justifie le gérant de bar.

Y traine aussi Didier Dubreucq. Ce vieux bandit au gros casier judiciaire est "lourd quand il a bu", mais Florus Heroui l'adore.

Et puis enfin Gary Madar, 35 ans, un client régulier devenu un ami. De temps en temps, il donne "un coup de main" au bar, mais travaille surtout avec son frère, chauffeur de luxe, notamment de Kim Kardashian quand elle vient à Paris.

Ca vous arrive de "frimer un peu", au bar? demande le président David De Pas à Gary Madar. De dire "ah tiens, j'ai fait l'accueil de Kim Kardashian ?".

Kim Kardashian arrive au palais de Justice de Paris pour témoigner au procès de ses braqueurs, le 13 mars 2025

Kim Kardashian arrive au palais de Justice de Paris pour témoigner au procès de ses braqueurs, le 13 mars 2025

LEO VIGNAL - AFP

"Indirectement, oui", admet le grand jeune homme en costume. "Vous voyez bien quand elle vient, le monde que ça amène", ajoute-t-il, rappelant "l'effervescence" quand la reine des influenceuses a témoigné au procès mardi. "On en devient un peu fier, mais ca s'arrête là".

- "Sans vous" -

Ce croquis judiciaire réalisé le 28 avril 2025 et publié le 5 mai 2025 montre le co-accusé Didier Dubreucq à Paris devant la cour d'assises de Paris

Ce croquis judiciaire réalisé le 28 avril 2025 et publié le 5 mai 2025 montre le co-accusé Didier Dubreucq à Paris devant la cour d'assises de Paris

Benoit PEYRUCQ - AFP/Archives

Didier Dubreucq et Aomar Aït Khedache, 69 ans tous les deux, ont été identifiés par les enquêteurs comme les deux principaux auteurs du braquage de la star dans sa chambre d'hôtel la nuit du 2 au 3 octobre 2016.

Le premier jure qu'il n'a rien à voir avec l'affaire. Le second, confondu par son ADN, reconnaît. Pendant l'enquête, il a dit que l'idée de ce "coup" lui avait été soufflée par un ancien codétenu, recroisé par hasard dans le café de "Flo".

L'accusation est elle convaincue qu'il y avait une "taupe": Gary Madar, qui aurait fait passer via Florus Heroui de précieuses informations.

La question, résume le président, c'est "est-ce que sans vous, ce braquage aurait eu lieu ?".

Florus Heroui n'a aucun souvenir de Gary Madar lui parlant de Kim Kardashian. Peu d'explications sur les quelques 140.000 euros retrouvés en liasses de billets de 50 sous son matelas.

Gary Madar lui, "jure" que "jamais" il ne s'est épanché sur le programme de la star américaine, dont il n'avait que peu d'informations.

Aucune question de clients du bar, qui aurait pu "paraître anodine ?", pousse le président. "Combien de gardes du corps, est-ce qu'elle est seule parfois ?"

"Jamais", promet Gary Madar.

Et tous ces textos échangés avec son frère qui lui passait ses journées à conduire la star américaine d'un coin à l'autre de Paris ? "Ce soir, elles vont encore sortir les oufs ?". Quelle boîte de nuit, "l'Arc ?", lui écrivait-il.

Des discussions "de frères", balaie-t-il. Qui cessent, souligne le président lui-même, à 19H13 le jour du braquage. Soit de nombreuses heures avant l'intrusion de cinq malfrats cagoulés dans l'hôtel, vers 3H00 du matin.

La question avait été posée directement à Kim Kardashian mardi. Le soir des faits, à quel moment avait-elle choisi de rester dans sa chambre d'hôtel plutôt que de suivre ses amis en boîte de nuit ? "C'était une décision de dernière minute", avait répondu Kim Kardashian catégorique, sous les yeux soulagés de la défense.

Par Marie DHUMIERES / Paris (AFP) / © 2025 AFP

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