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Alyssa Ahrabare : "Gérald Darmanin a le droit à la présomption d'innocence, mais nous avons le droit de nous exprimer aussi"

Par La Rédaction

Alyssa Ahrabare, porte-parole de l'association Osez le féminisme, était l'invitée de Philippe Rossi lundi 13 juillet dans l’émission "Les vraies voix de l'été" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à partir de 17h.

Alyssa Ahrabare nous fait part de ses interrogations sur la nomination de Gérald Darmanin, place Bauveau. Des interrogations "qui ne sont pas contraires à la présomption d'innocence", assure-t-elle au micro de Philippe Rossi.

Les accusations de viol qui pèsent sur Gérald Darmanin continue de mobiliser les féministes contre sa "promotion" au ministère de l'Intérieur. Mais doit-on pour autant le démettre de ses fonctions sur de simples accusations ? N'est-ce pas contraire au principe de présomption d'innocence ? La porte-parole d'Osez le féminisme, en première ligne dans ce combat, tente de justifier cette campagne.

Des inquiétudes qui ne sont pas contraires à la présomption d'innocence

"Oui, Gérald Darmanin a le droit à la présomption d'innocence, mais nous avons le droit de nous exprimer aussi", s'exclame Alyssa Ahrabare qui précise que ses "inquiétudes ne sont pas contraires à la présomption d'innocence". Si la féministe ne souhaite pas bafouer ce principe fondamental de la justice française, elle n'écarte pas la possibilité qu'il soit démis de ses fonctions "pour des raisons éthiques, d'équilibre des pouvoirs, voire même de sécurité", estime-t-elle.

Il est vrai que des mesures provisoires peuvent être généralement prises dans le cadre d'une instruction. "Par exemple, geler un compte dans le cadre d'une évasion fiscale, maintenir en détention provisoire...", illustre Alyssa Ahrabare. "Ce sont quelques choses qui existent et qui ne vont pas à l'encontre de la présomption d'innocence", affirme-t-elle. Pour la porte-parole d'Osez le féminisme, la stratégie du gouvernement est "de la communication pour ne pas parler du fond et du fait qu'il y a un conflit d'intérêts avec Gérald Darmanin à ce poste". Mais surtout, c'est "le message envoyé aux victimes de violences sexuelles" qui inquiète, déplore-t-elle.

Une nomination qui "pose vraiment des questions"

Bien qu'elle reconnaisse que la nomination de Gérald Darmanin à ce poste "n'est pas illégal", Alyssa Ahrabare estime qu'il n'y a "pas que ça qui compte en politique". "Il y a un vrai symbole dans cette nomination à un poste à si haute responsabilité, un ministère régalien", dénonce-t-elle. La porte-parole de l'association féministe rappelle qu'Emmanuel Macron "nous parle d'exemplarité depuis le début de son quinquennat", et se souvient de l'éviction de François Bayrou en 2017 du poste de ministre de la Justice, dans le cadre d'une affaire d'emplois fictifs. "Mais Gérald Darmanin, accusé de viol, est promu, ça nous pose vraiment des questions", déplore-t-elle.

Malgré tout, Alyssa Ahrabare fait "attention" à ce qu'elle dit. "Gérald Darmanin est accusé de viol mais n'a pas été reconnu coupable", concède-t-elle. "Néanmoins, je comprends ceux qui font ce raccourcis", admet la féministe qui rappelle que "10% des violences seulement sont condamnées en France". "Il y a un vrai problème de parole des victimes et d'accueil de ces paroles", dénonce-t-elle. "La démarche des féministe vise à dire aux victimes qu'on les croit, chose rarement dite, notamment dans les commissariats de police", regrette-t-elle.

 

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