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À Toulouse, les squatteurs de la maison de Roland sont partis : "J’ai été plus malin qu’eux"

Les squatteurs ont quitté la maison de Roland Leutard, à Toulouse. Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse (coalition LR-LREM) et Billel Amerou, voisin de Roland et "négociateur", étaient interviewés dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 12 février. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

Emmanuel Macron parle de créer un organe de contrôle externe de la police. (Fred Tanneau / AFP)

Très bonne nouvelle : après quatre jours de bras de fer, les squatteurs ont quitté la maison de Robert Leutard, ce retraité de 88 ans, qu’ils occupaient depuis six mois à Toulouse. Comment cela a-t-il pu arriver ?

"Ce sont des gens aux idées ultra gauchistes"

"Très simplement, par le plus simple des moyens, j’ai décidé de prendre les taureaux par les cornes, explique Billel Amerou, voisin de Roland et "négociateur". Ce sont des gens lâches, très faibles, et je suis entré dans leur jeu. Je leur ai menti, je les ai manipulés, comme ils jouaient avec nous, sans violence. Je leur ai inventé une histoire rocambolesque en leur faisant croire qu’il y avait des personnes susceptibles de les atteindre, qu’ils s’étaient malheureusement trompés de maison parce qu’ils ne savaient pas ce qu'il se passait autour. J’ai été plus malin qu’eux, et échec et mat."

"Ces gens ne respectent rien ni personne, mais ils sont faibles, estime ce voisin. Je veux les narguer une dernière fois en disant que je me suis bien fichu de leur tête, et qu’ils sont partis juste grâce à la psychologie." Combien étaient ils ? "25 ou 30, ils sont pas très malins au final. Par la force, et je n’encourage personne à le faire, je savais que cela n’allait pas réussir. J’ai vu cela comme une partie d’échecs. J’ai fait très attention, je connais beaucoup de gens et ai réussi à avoir des contacts à l’intérieur pour avoir un coup d’avance.  Les voisins étaient là pour nous soutenir et j’avais plusieurs copains pour mettre la pression psychologique. C’est ma conjointe qui est rentrée à la maison mardi en me racontant cette histoire. Cela m’a bouleversé." Où sont-ils partis ? "Dans un squat juste à côté dans la même avenue. Ce sont des gens aux idées ultra gauchistes, avec un grand panneau 'on ne travaillera pas' devant ."

"Nous, les maires, sommes assez impuissants"

"Je lui dis bravo car quand on peut résoudre un problème par un acte citoyen, avec intelligence... confie Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse (coalition LR-LREM). J’avais vu le préfet hier, je lui avait fait savoir qu’une nouvelle loi lui permettait de déclencher l’évacuation. Mais elle aurait évidemment été une évacuation classique, avec les forces de l’ordre. Grâce à Bilal et ses amis, qui ont été plus malins que ces occupants, on a évité cela." La ville pouvait-elle faire quelque chose ? "Non, la loi ne m’autorise pas à jouer au malin comme Billel. Là, un maire n’a pas de pouvoir. En plus, c’est un bien privé. Lorsque c’est un bien municipal squatté, je n’ai même pas le droit de procéder à l’évacuation par la police municipale. Je suis obligé de passer par une décision de justice. Je demande à ce qu’il y ait une modification de la loi permettant au maire, quand un propriétaire privé est défaillant et n’engage pas les procédures, de permettre au maire de déclencher la procédure."

La mairie avait-elle empêché la vente de la maison de Roland Leutard ? "En réalité, la mairie n’a pas empêché la vente en soi, mais un projet immobilier qui aurait déformé le quartier, explique le maire de Toulouse. C’est une maison individuelle dans un tissu pavillonnaire. Un permis de construire prévoyait de détruire cette maison et de construire un immeuble qui aurait cassé l’harmonie du quartier. On avait demandé une autre projet plus modeste ou que la maison soit vendue en l’état." Les phénomènes de squat deviennent-ils de plus en plus courant ? "Ces derniers années à Toulouse, comme dans toutes les grandes villes, nous observons une prolifération", confirme Jean-Luc Moudenc. Les raisons ? "Des afflux de populations étrangères sur le territoire français, et puis tout un militantisme d’extrême gauche, et c’était sans doute le cas dans la maison de Roland. À cela s’ajoute une cause réelle, des personnes qui sont dans une situation telle qu’ils ne peuvent plus se loger. Nous les maires de grandes villes, nous sommes assez impuissants."

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