Décidément, la mise en route des compteurs d’électricité Linky est bien laborieuse. Critiqués pour leur côté "invasif" dans la vie privée des usagers, ces compteurs intelligents ont vu certaines communes leur tourner le dos. C’est le cas notamment de Saint-Macaire, en Gironde, où les habitants ne cachent pas leur agacement et leur opposition au compteur Linky...
"Nous n’en voulons pas !", s’insurge une usagère au micro de Sud Radio. "On préfère rester avec la méthode à l’ancienne, sans compteur Linky !", renchérit une autre. "Ils vont récolter tout un tas d’informations, et il n’y en a pas besoin, les autres compteurs fonctionnent ! Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?", s’inquiète une troisième. Et ces habitantes pourraient bien avoir reçu un petit coup de pouce dans leur combat de la part de… la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés).
"Avec Linky, les informations seront tôt ou tard détournées !"
En effet, cette dernière a récemment mis en demeure Direct Énergie à propos des données personnelles, l’entreprise ne respectant pas, selon la CNIL, la loi imposant d’obtenir le consentement "libre, éclairé et spécifique" avant de collecter les données de ses clients. Une décision qui ne surprend pas Stéphane b, militant antinucléaire et conseiller municipal de Saint-Macaire. "Pour nous, cette affaire ne fait qu’illustrer le fait que par les compteurs communicants (Linky ou Gaspar), les informations seront tôt ou tard détournées ! On le voit dans l’actualité avec Facebook, c’est pour ça que pour nous, la seule solution pour éviter tous ces problèmes est d’avoir des compteurs ordinaires", clame-t-il.
Alors que plus de 7 millions de boîtiers ont déjà été installés en France, 472 communes refusent toujours les compteurs Linky.
Un reportage de Christophe Bernard