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Vladimir Fedorovski : "Aujourd’hui on ment et on croit à ses propres mensonges"

Par La Rédaction

Pour Vladimir Fedorovski, ancien diplomate russe, écrivain et auteur de Le Roman vrai de la Manipulation (Editions Flammarion), "la situation géopolitique actuelle est plus grave qu’elle n’était pendant la guerre froide". Vladimir Fedorovski était l’invité d’André Bercoff le 7 novembre 2018 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

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L’absence de calcul nuit au succès des relations internationales

"À l’époque de la guerre froide j’étais diplomate. Évidemment qu’il y avait des manipulations, on mentait, mais il y avait des règles. Aujourd’hui il n’y a plus de règles. Aujourd’hui on ment et on croit à ses propres mensonges", ainsi a résumé Vladimir Fedorovski sa vision des relations internationales à l’époque actuelle.

"On a frôlé la guerre mondiale parce qu’on a construit une sorte de réalité virtuelle. Avant, les problèmes réels, ont les calculait au millimètre. Aujourd’hui ils ne calculent pas", a-t-il poursuivi. "Barack Obama a dit : "C’est facile. Nous allons imposer des sanctions, les Russes vont vivre mal, et ils vont virer Poutine". Qu’est-ce qui s’est passé ? Les actions ont été imposées, les Russes vivent moins bien, les agriculteurs bretons en bavent, et Poutine n’a jamais été aussi populaire ! Des choses comme ça, ça en dit long", a déclaré Vladimir Fedorovski à André Bercoff.

La manipulation se fait petit à petit, avec 5 % de mensonges à la fois maximum

Au cours de cet entretien, Vladimir Fedorovski a aussi estimé que l’Occident se trompait de cible dans sa recherche d’ennemi. "Avant la Seconde Guerre mondiale, exactement comme aujourd’hui, on a essayé d’inventer la Russie comme l’ennemi principal. En réalité, l’ennemi principal, c’était les nazis. Et aujourd’hui, l’ennemi principal, c’est l’islamisme, pas la Russie", a-t-il estimé.

Au sujet de la manipulation, Vladimir Fedorovski a raconté qu’au KGB, il avait subtilisé un manuel de manipulation. "Je suis sûr que Poutine l’a lu aussi, et je vois qu’il l’utilise quand il fait de la politique. Par exemple, on peut y lire qu’il ne faut pas trop mentir : 5 % maximum de mensonges, 95 % de vérité. Quand on discute, il faut faire l’affable, se faire le miroir de l’autre. Un président français m’a raconté que lors d’un entretien en tête-à- tête, Poutine copiait en direct sa gestuelle", se souvient-il encore.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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