La mobilisation de soutien pour la jeune Mila, harcelée et menacée de mort après avoir critiquée l'islam, continue. Si la gauche semble prudente, Valérie Rabault assure de son soutien à la jeune homosexuelle et fait par de son "ahurissement" quant aux propos de Nicole Belloubet, mercredi 29 janvier. "Heureusement qu'elle n'a jamais commenté les unes de Charlie Hebdo !", s'exclame la présidente du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. "Mila doit être protégée. Non le PS n'a pas de problème lorsque l'on parle d'Islam", affirme-t-elle.
Autre polémique, autre prérogative de la Garde des Sceaux. Les douze nominations de Roman Polanski aux Césars, malgré les accusations d'agression sexuelle contre lui. Le Parti socialiste prend relativement sa défense. "On ne peut pas traîner à vie les condamnations judiciaires, sinon ce n'est plus de la justice", explique-t-elle. "Il faut absolument accélérer les délais de justice", demande Valérie Rabault qui estime que "Nicole Belloubet ferait mieux de nous dire comment elle va faire".
"Nous allons mener la bataille jusqu'au bout sur le fond de la reforme"
Le texte du projet de loi de la réforme des retraites est enfin arrivé entre les mains des députés, mercredi 29 janvier, c'est le moment pour Valérie Rabault de dire ce qu'elle en pense. "Les deux volets de la reforme des retraites sont scandaleux !", estime-t-elle. "À partir de 2022, tous les français qui travaillent verront leur pension et leur taux de cotisation bouger, et personne ne sait comment !", prévient la députée. Et la socialiste n'a pas l'air de pouvoir faire confiance au ministre pour répondre à ses questions. "M. Pietraszewski ne répond à aucune question tellement le texte est mal ficelé", déplore-t-elle. "Le gouvernement est incapable de rendre un texte cadré !", juge la députée.
Valérie Rabault alerte les Français : "sur le régime de transition, tous les Français qui ont une activité professionnelle vont voir leur taux et leurs cotisations bouger sans savoir comment". Et le Parti socialiste entend "mener la bataille jusqu'au bout sur le fond de la reforme pour éclairer et mettre tous les exemples scandaleux en lumière". Premier exemple, "les personnes qui ont commencé à travailler tôt seront pénalisées ! Les agriculteurs ont compris qu'ils auraient 1000 euros de retraite, mais c'est faux ! Certains ne cotisent pas au niveau du Smic comme il est requis", explique-telle. Mais l'autre point de divergence se cristallise toujours autour de l'âge pivot. "L'âge pivot est inscrit dans la loi. Il y a un âge légal qui est de 62 ans, pour avoir sa retraite égale à nombre de points fois la valeur du point, il faudra aller jusqu'à 65 ans. Et ça augmentera avec l'espérance de vie !", prévient la députée qui estime que pour avoir "la vraie formule", il faut calculer "le nombre de point fois valeur du point moins le malus".
Le groupe socialiste à l'Assemblée nationale entend bien "utiliser toute la batterie d'instruments à notre disposition : amendements, motion référendaire, motion de censure, et enfin le Conseil Constitutionnel", affirme Valérie Rabault qui assume : "Oui nous allons mener une politique d'obstruction très assumée".
Des municipales aux présidentielles : deux ans pour se reconstruire
Les prochaines échéances électorales sont dans moins d'un mois. "Le parti socialiste est la deuxième force sur le territoire et nous comptons bien le rester", annonce Valérie Rabault, dont son parti compte actuellement 50.000 élus. La députée sera elle-même candidate dans une petite commune du Tarn-et-Garonne, comptant 130 habitants.
L'autre bataille, plus lointaine mais primordiale pour la survie du parti, ce sont les présidentielles. Deux personnalités font office de favoris pour représenter le camp socialiste en 2022. "Toutes les personnalités à gauche qui ont une expression sont les bienvenues", réagit Valérie Rabault à l'annonce du retour dans l'arène de Ségolène Royal. Mais le Parti socialiste peut également compter sur Bernard Cazeneuve, moins sous les feux des projecteurs ces derniers temps, "il travaille beaucoup sur le fond en ce moment", assure la députée.
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