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Un ancien président de la République en garde à vue, potentiellement un séisme

On verra ce qu'il sortira de cette garde à vue, qui entame son 2e jour ce mercredi, mais le fait est, en lui-même, majeur.

 

Alors, bien sûr, on a vu son camp politique balayer tout cela. Laurent Wauquiez, qui aurait pu se désolidariser, a parlé d’une procédure "humiliante et inutile". Il sait à quel point Nicolas Sarkozy reste populaire auprès des militants dont il quête le soutien.

Mais au-delà de l’établissement des faits, qui n’appartient qu’aux juges, on peut faire quelques remarques. La première est que le financement des campagnes électorales est de plus en plus contrôlé. On n’est plus au temps où les principaux partis utilisaient la construction de centres commerciaux ou l’immobilier pour se faire verser des commissions.

Il y a eu aussi les grandes entreprises publiques, on se souvient de l’affaire Elf. Et puis, il y avait les ventes d’armes et les rétro-commissions : en gros, les intermédiaires qui jouaient un rôle officiel dans la vente et qui se voyaient attribuer une commission en reversaient une part au parti en question. Enfin, les fonds secrets, normalement destinés aux opérations de la DGSE et aux primes des cabinets ministériels étaient mis de côté en période électorale. Tout cela est à peu près fini. Sauf pour ceux qui considèrent que le financement public de 22 millions n’est pas suffisant pour une campagne à l’américaine, avec meetings pharaoniques.

Sauf que là, il ne s’agit plus d’une affaire intérieure et c’est bien le problème.

On parle d’un régime dictatorial, de personnages douteux, d’intermédiaires véreux. Et si l’on ne sait pas ce qu’il en est de ce financement, on peut dire au moins une chose. Des personnages comme Alexandre Djouri, proche de Nicolas Sarkozy, mais aussi de Dominique de Villepin, sont la honte de la République. Ils ont toujours existé, mais on n’en faisait pas des amis, et on ne les recevait pas à l’Elysée.

Et puis, il y a la question du rôle de la France, après cette campagne.

C’est ce qui nous oblige à faire toute la vérité. Parmi les protagonistes, un ancien ministre libyen retrouvé mort à Vienne, un autre qui vient d’échapper à une tentative d’assassinat, Khadafi qui a été éliminé avec l’aide des services français en outrepassant le mandat de l’ONU, et son fils qui ressurgit aujourd’hui pour accuser Nicolas Sarkozy.

Pendant ce temps, la Libye est en proie à une barbarie sans nom, ses armes se sont disséminées dans le Sahel, et des migrants y sont torturés et réduits en esclavage. On ne peut qu’espérer que tout cela n’a rien à voir avec une élection présidentielle française.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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