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Stéphane Le Foll : "Passer le périphérique ne va pas donner une identité au PS"

Par Benjamin Jeanjean

Député (PS) de la Sarthe, Stéphane Le Foll était l’invité politique de Michaël Darmon ce samedi sur Sud Radio. Avenir du Parti socialiste, plan Borloo, éducation et politique d’Emmanuel Macron étaient notamment au programme.

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Ce sera donc le 99, rue Molière à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Quelques temps après avoir vendu son siège historique de la rue de Solférino à Paris, le Parti socialiste a choisi l’emplacement de son nouveau fief, base de la reconstruction du parti après plusieurs années très difficiles politiquement. Député de la Sarthe et candidat à la présidence du parti avant de se désister au profit d’Olivier Faure, Stéphane Le Foll accueille cette nouvelle avec scepticisme. "Je me suis positionné à plusieurs reprises sur ce sujet. Si Solférino avait été un problème pour gagner, on n’aurait jamais gagné. Le fait de passer le périphérique ne donne pas une identité. Je n’étais pas d’accord avec ce changement et la vente complète de Solférino. J’ai parfaitement conscience des difficultés financières, mais on aurait peut-être dû faire autrement. Maintenant, Olivier Faure a pris une décision. Il a trouvé les finances du parti dans l’état où elles étaient, et je ne vais pas non plus lui reprocher", assure-t-il au micro de Sud Radio ce samedi.

"Il y a de l’espace entre Mélenchon et Macron, qui se droitise"

Au-delà des difficultés financières bien connues du Parti socialiste, ce dernier traverse également une grande crise politique, après une séquence électorale catastrophique en 2017 et un manque de leadership et de visibilité aujourd’hui. Mais pour Stéphane Le Foll, il y a encore de la place pour le PS, un an après son départ du pouvoir. "C’est l’espace politique entre Jean-Luc Mélenchon, qui a aujourd’hui le brevet du premier opposant, mais avec un débouché politique radical et protestataire, et La République En Marche d’Emmanuel Macron qui se droitisent", assure-t-il.

L’ancien porte-parole du gouvernement sous François Hollande (2014-2017) s’est également exprimé sur le plan Borloo dévoilé cette semaine, qui prévoit notamment 48 milliards d’euros d’investissements publics en faveur des banlieues françaises. Pour lui, le timing est quelque peu paradoxal. "Ce plan Borloo vient après des mesures prises par ce gouvernement sur les APL, sur la diminution des recettes des bailleurs sociaux, sur une chute de la construction de logements sociaux, etc. On appelle ensuite Jean-Louis Borloo, et lui, il dit qu’au contraire, il faut investir !", pointe-t-il.

"Je n’aurais pas signé cette tribune sur l’antisémitisme"

Au sujet de la récente tribune publiée dans la presse dénonçant un certain antisémitisme musulman dans la société française, Stéphane Le Foll assure qu’il ne l’aurait pas signé. "Premièrement parce que personne ne me l’a demandé ! Et sur le principe, l’antisémitisme est une bataille qui dépasse tout ce qui a été écrit. Il y a sûrement un nouvel antisémitisme qui est monté, mais on ne peut pas réduire le terrorisme tel qu’il est aujourd’hui à un islam identitaire opposé au fond à toutes les valeurs de la République. Cette tribune qui ramène la question de l’antisémitisme à la question de l’islam oublie de regarder ce qu’est ce problème que nous avons aujourd’hui : le terrorisme islamique et radicalisé d’un islam identitaire et politique qui dépasse l’antisémitisme", indique-t-il avant d’appeler à "la mise en place d’une politique globale à mettre en œuvre pour qu’on comprenne les enjeux et qu’on lutte contre une forme d’obscurantisme et d’enfermement".

L’ancien ministre de l’Agriculture (2012-2017) a également ironisé sur la politique actuellement menée par le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. "J’entendais cette semaine M. Blanquer, qui voulait revenir au b-a-ba de l’éducation. Très bien, mais il oublie une chose, M. Blanquer ! C’est que nous sommes passés de 4 jours et demi à 4 jours, que la France est le pays de l’OCDE qui a le moins de jours de classe par an, et on vient nous expliquer qu’on va rattraper notre retard en faisant du b-a-ba, de la dictée et du calcul mental ? Quand on a 144 jours de classe en moyenne par an contre 180 dans les autres pays de l’OCDE, qu’on m’explique comment on va faire pour rattraper notre retard…", remarque-t-il.

"Quand on a beaucoup d’argent, on cherche de la sécurité et du rendement"

Enfin, ce fidèle de François Hollande abonde dans le sens de l’ancien chef de l’État, qui a déclaré cette semaine qu’Emmanuel Macron était "le président des très riches". "J’avais été l’un des premiers à écrire un texte sur la question de la fiscalité et de la suppression de l’ISF et du prélèvement forfaitaire unique. C’est un point de clivage fondamental ! Cette décision est un avantage donné aux gens qui ont déjà des capitaux, donc du patrimoine, donc de la richesse. Incroyable… Il parle de la théorie du ruissellement, mais en économie, quand on a beaucoup d’argent, on cherche des placements sécurisés et du rendement. On ne va sûrement pas prendre des risques…", note-t-il.

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