Comment Emmanuel Macron est il parvenu à se hisser ainsi à la tête de la sixième puissance économique mondiale ? Le psychanalyste Roland Gori apporte une série de réponses dans son ouvrage "La nudité du pouvoir", objet de l'invitation par André Bercoff sur Sud Radio lundi 1er octobre.
"Il a mené sa petite entreprise, et il veut la mener jusqu'au bout. Dans sa manière de gouverner, Emmanuel Macron est toujours entre Jupiter, et le patron d'une start-up". C'est en ces termes que Roland Gori défini Emmanuel Macron, après son impressionnante prise de pouvoir, sans parti, à la hussarde.
Roland Gori : " Emmanuel Macron sait se rendre indispensable "
"Le truc extraordinaire, c'est que c'est quelqu'un qui est un pur produit du système, il appartient à l'ancien monde, et pourtant, il confisque le désir de démocratie à son profit, surfe sur une vague de dégagisme. Et là où d'autres peuples vont porter des personnages comme Trump ou Salvini au pouvoir, lui représente la figure du néo-libéralisme, dont les peuples ne voulaient plus".
Interrogé par André Bercoff sur l'affaire Fillon, qui a facilité l'ascension d'Emmanuel Macron, Roland Gori estime que c'est plus compliqué. "Il y a d'abord une chance incroyable d'Emmanuel Macron. Napoléon, avant de nommer un général, demandait s'il était chanceux. Emmanuel Macron sait se servir des opportunités, il sait se rendre indispensable".
"Emmanuel Macron, c'est lui le patron", affirme Roland Gori
Par ailleurs, Emmanuel Macron fait rêver : "Il y a une réthorique humaniste très forte chez Emmanuel Macron. ajoute Roland Gori. Il peut parler du peuple, se présenter proche des gens. Ainsi il a pu coaguler un certain nombre d'attentes collectives, donner du crédit à des fictions qui traversaient ce discours. C'est un discours beaucoup plus habile que Sarkozy, dont l'obscénité dans le discours le discréditait aux yeux de certains. Certains ont pu ainsi penser 'ce que Sarkozy rêvait, Macron le fait'. "
Résultat, "Emmanuel Macron identifie la Nation française à sa personne" affirme Roland Gori. Et comme "il se constitue une noblesse d'Etat, une garde prétorienne, des jeunes qui lui ressemblent placés partout dans les ministères", il s'assure une main-mise complète sur l'appareil d'Etat. "C'est lui le patron", conclut Roland Gori.
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