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Robert Ménard chahuté en Gironde : "J'étais éberlué, j'ai vu des rictus de haine"

Par Benjamin Jeanjean

Le maire de Béziers Robert Ménard était l’invité d’André Bercoff ce lundi pour évoquer son passage mouvementé à Saint-André-de-Cubzac (Gironde) ce samedi, où il fut bousculé et chahuté par des opposants.

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C’est un déplacement compliqué qu’a vécu Robert Ménard à Saint-André-de-Cubzac ce samedi. Invité par des élus locaux de cette localité de Gironde à venir parler du thème de l’union des droites, le controversé maire de Béziers a eu droit à un accueil pour le moins mouvementé, comme il le raconte au micro de Sud Radio. "On m’avait prévenu qu’un certain nombre de gens n’étaient pas contents et vociféraient. Certains responsables politiques locaux s’étaient demandés comment on osait recevoir le facho que je serais. Je pensais qu’on en resterait aux excès de langage. Ça, d’une certaine façon, vous l’acceptez sinon vous ne faites pas de la politique… Quand j’arrive, je vois 40 ou 50 personnes hystériques qui se mettent à me bousculer : un premier me tape derrière la tête, je trébuche, d’autres me prennent au collet, me bousculent, je retombe de nouveau par terre… Heureusement, quelqu’un m’a agrippé et m’a fait passer la grille, car j’étais éberlué ! Tout ça sous les yeux de tous les journalistes… Comment des gens peuvent se permettre ça ?", se demande-t-il.

"Je suis passé à la clinique, j’ai quatre jours d’ITT complets"

L’élu biterrois dénonce surtout une forme de deux poids-deux mesures dans le traitement médiatique et politique de ce fait divers. "Je suis passé à la clinique, j’ai quatre jours d’ITT complets, et dix jours partiels. Quand NKM s’est faite malmener – ce que je condamne, bien sûr ! –, elle a eu deux jours. Or, là, c’est comme si rien ne s’était passé ! Pas un mot dans le journal télévisé, et surtout pas un mot d’un responsable politique de la majorité… Vous avez entendu un leader de la gauche ou de LREM dire quelque chose ? On n’a pas besoin d’être proche politiquement de quelqu’un pour s’opposer aux violences physiques !", s’exclame-t-il. "J’ai vu des rictus de haine, sans exagérer ! Qu’avons-nous raté pour que nos gosses puissent être de cette violence-là ? De part et d’autre de l’échiquier politique, nous avons laissé dire des choses inadmissibles. Quand le responsable de LREM explique avant que j’arrive que j’ai mis en place des milices à Béziers… J’ai vu des militants du Parti socialiste, dont je vais donner les noms parce que je trouve ça inadmissible, qui souriaient et qui filmaient pendant qu’on me tapait dessus !", ajoute-t-il.

"Certaines personnes sont persuadées que j’incarne le mal absolu"

Pour Robert Ménard, cet épisode traduit une grande tension actuelle dans la société française. "Nous sommes 50 ans après Mai 68. Dans les amphithéâtres, je me souviens qu’on me disait "D'où tu parles ?". Suivant d’où vous veniez, ce que vous disiez était audible ou inacceptable. Aujourd’hui, on est en plein dans cette façon de faire de la politique. Si vous êtes de gauche, tout ce que dit la droite est inadmissible, et vice-versa. Deuxièmement, certaines personnes en face de moi, dont des jeunes et des jeunes filles, sont tellement persuadées que j’incarne le mal absolu que pour elles, toutes les méthodes sont bonnes ! Et quand toutes les méthodes sont bonnes, pourquoi ne pas passer à la violence physique ? Troisièmement, je pense qu’il y a à l’ultragauche – et on l’a vu avec les Black Blocs le 1er mai – un courant constitués de gens d’une violence invraisemblable. Le fascisme, c’est la violence à la place du débat. Il y a un fascisme de droite, et on sait ce que c’est, il y a aussi un fascisme de gauche, et les gens présents à Saint-André ce samedi incarnent ce fascisme. C’est inadmissible", affirme-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Robert Ménard sur Sud Radio

 

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