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Raquel Garrido : "Ce n’est pas à nous de demander à Benoît Hamon de se retirer"

Par Benjamin Jeanjean

Invité ce vendredi de Territoires d’infos sur Public Sénat et Sud Radio, Raquel Garrido, porte-parole de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, a appelé les membres du Parti socialiste à se positionner pour l’avenir.

Raquel Garrido, porte-parole de la France Insoumise

Sur le plateau de l’émission Territoires d’infos sur Public Sénat et Sud Radio, Raquel Garrido, avocate et porte-parole de la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, a évoqué la campagne présidentielle actuelle et notamment le glissement de Benoît Hamon, plombé par les désertions au Parti socialiste et désormais dépassé par Jean-Luc Mélenchon dans les sondages. Mais selon elle, pas question de demander au candidat PS de retirer sa candidature pour faire gagner la gauche. "Nous avons décidé de ne pas lui demander formellement. D’une part c’est arrogant, et ensuite ce n’est pas à nous de le faire. C’est une question qui doit se poser d’abord au sein du PS. Cela va de soi qu’il y a un mouvement dans la société qui marginalise le PS et Les Républicains. Un nouveau monde se construit et chacun doit se positionner en ce sens. Je pense que beaucoup de socialistes ont envie de venir dans ce mouvement pour la VIe République", a-t-elle clamé.

De VIe République, Raquel Garrido en a beaucoup parlé, elle qui trouve que cette aspiration n’est pas du tout "de la science-fiction". "La campagne de Jean-Luc Mélenchon ne serait pas aussi forte si on n’avait pas tapé aussi juste sur ces institutions. (…) La raison du chômage, c’est que les mauvaises décisions sont prises par les mauvaises personnes. (…) La réalité, c’est qu’il y a une aspiration profonde dans la société à changer", a-t-elle martelé.

"Benoît Hamon aurait tort de taper sur Jean-Luc Mélenchon au prochain débat"

La porte-parole des "Insoumis" a également évoqué le refus de Jean-Luc Mélenchon de participer au dernier débat télévisé de France 2 le 20 avril, soit trois jours avant le premier tour, et ce même si la chaîne a décidé de maintenir cette date faute de consensus. "Le 20 avril, il n’est pas possible d’avoir un débat où des agressions et des boules puantes seront lancées sans possibilité d’y répondre. Bien sûr que non, Jean-Luc Mélenchon n’ira pas. Pourquoi voulez-vous qu’il ait changé d’avis ? C’est absurde, même le CSA a demandé à changer la date. M. Macron et M. Fillon sont aussi de cet avis. C’est le problème de France 2. S’ils ne font pas l’effort de comprendre ce que dit le CSA et les candidats, je ne vois pas bien l’intérêt de le maintenir", s’est-elle interrogée.

Selon elle, Benoît Hamon ferait d’ailleurs bien de faire attention à ses mots lors du prochain débat télévisé entre les onze candidats : "Benoît Hamon aurait tort de taper sur Jean-Luc Mélenchon, cela ne lui a pas profité de taper fort dernièrement. Jean-Luc Mélenchon incarne quelque chose de profond : la lutte pour l’éthique politique, le contrôle citoyen, la VIe  République...".

Interrogée sur l’objectif de Jean-Luc Mélenchon dans cette campagne, Raquel Garrido s’est montrée très claire. "Jean-Luc Mélenchon a été très clair depuis le début : son objectif s’inscrit dans une tâche historique. Je pense qu’il peut gagner cette présidentielle. Notre cible n’a jamais été de recomposer ou réparer la petite famille de gauche. Nous voulons parler aux dégoûtés de la politique, à ces millions de Français qui s’abstiennent ou votent blanc", a-t-elle assuré.

Emmanuel Macron, incarnation des "oligarques insubmersibles"

Alors que les équipes de Jean-Luc Mélenchon épargnent plus ou moins Emmanuel Macron, l’avocate a également mis les points sur les i sur cette question. "Emmanuel Macron est pour la Ve République, contre le droit de révoquer les élus. J’ai toujours dit que c’était l’héritier naturel de François Hollande. C’est le même petit groupe : c’est Jean-Pierre Jouyet qui l’a recruté en premier, puis qui l’a mis entre les mains de Jacques Attali… Ce sont les oligarques insubmersibles. Ils ne font pas campagne aujourd’hui, mais essaient de rester aux manettes de l’État comme ils l’étaient sous Sarkozy et Hollande...", a-t-elle critiqué.

Sur le plan de la justice, Raquel Garrido a rappelé que Jean-Luc Mélenchon ne prévoyait pas de construire de nouvelles places de prisons. "La situation de nos prisons est indigne d’un pays riche. Nous avons été maintes fois sanctionnés par les différentes autorités de contrôle des Droits de l’Homme. Nous n’avons pas prévu de constructions de prisons supplémentaires pour plein de raisons. L’une d’entre elle, c’est que notre politique pénale ne vise pas les mêmes personnes : nous luttons contre la délinquance en col blanc, l’évasion fiscale, etc. En parallèle avec la dépénalisation de l’usage du cannabis, cela induira un changement de population carcérale. Mais il faut bien sûr rénover les prisons actuelles", a-t-elle expliqué.

Enfin, Raquel Garrido a également clarifié les choses au sujet des rapports entre Jean-Luc Mélenchon et Vladimir Poutine. "Bien sûr que non, on ne verra pas de poignée de main entre Jean-Luc Mélenchon et Vladimir Poutine. Merci de poser cette question, cela me permet de clarifier cela une fois pour toutes. Nous ne sommes pas poutiniens", a-t-elle clamé, rejetant cependant toute inquiétude sur une possible ingérence de la Russie dans l’élection française. "Je pense que nous sommes les coupables de nos propres maux. L’oligarchie française n’a besoin de personne d’autre pour produire des comportements pas vertueux qui captent le pouvoir", a-t-elle déclaré.


Invitée : Raquel Garrido - Territoires d'infos... par publicsenat

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