Emmanuel Macron a fait savoir qu'il souhaitait de nouveau réunir les parlementaires en Congrès à Versailles au mois de juillet prochain, afin d'y tenir un discours de politique générale, portant notamment sur la réforme des institutions. Pour Philippe Bas (Sénateur LR de la Manche), ce rendez-vous doit avant tout avoir un sens politique et ne doit pas devenir une mise en scène du pouvoir.
"La mise en scène : une sorte d'inspiration (pour Macron) à vouloir se montrer en majesté"
Invité du Grand Journal de 18h, celui qui est également président de la Commission des lois constitutionnelles au Sénat a ainsi fait part de ses attentes. "C'est une prérogative présidentielle qui n'existe pas depuis longtemps, c'est Nicolas Sarkozy qui l'a voulue en 2008", a-t-il d'abord rappelé, avant d'émettre quelques réserves quant au choix du chef de l'État. "Je respecte bien entendu la décision du président de la république mais j'observe simplement que lorsqu'il s'exprime devant le Congrès réuni à Versailles, ça coûte un peu d'argent. Mais surtout, les orateurs se succèdent hors de sa présence et après son départ, ce qui est un petit peu singulier en démocratie. Je pense que c'est bien, pour le président, de réunir les parlementaires mais il pourrait aussi le faire à l'Élysée sans avoir tout le décorum de Versailles", a-t-il ainsi affirmé. "C'est bien de le faire à condition qu'il ait quelque chose à dire", a-t-il encore insisté.
Questionné par ailleurs sur une éventuelle "dérive monarchique" quand à cette pratique, Philippe Bas s'est montré prudent, tout en reconnaissant qu'il y avait là un aspect de communication indéniable. "Ce qui est important, c'est ce qu'il a à dire. La mise en scène est une sorte d'inspiration, que le président a, de vouloir se montrer en majesté donc on peut effectivement en discuter. Mais, encore une fois, je ne conteste pas qu'il a le droit de le faire", a-t-il affirmé.
>> Retrouvez l'intégralité de l'interview, disponible en podcast