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Quand Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, se comparait à Deng Xiaoping

Par Jérémy Jeantet

Gérard Collomb, sénateur maire de Lyon, nommé ministre de l'Intérieur ce mercredi, s'était auto-proclamé, il y a trois ans, "Deng Xiaoping de la France". Du nom du dirigeant de la République populaire de Chine qui a mené des réformes d'inspiration libérale à la fin des années 1970. Mais aussi celui qui est considéré par certains comme le responsable de la répression sanglante des manifestations, place Tien An Men, en 1989.

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La fidélité a payé. Fervent macroniste dès la première heure, Gérard Collomb intègre le Gouvernement Édouard Philippe à un poste de choix, ministre de l'Intérieur.

Le sénateur-maire de Lyon devient ministre pour la première fois de sa longue carrière politique, jusque-là cantonnée au niveau local.

Dans sa ville de Lyon, que son ambition était de faire rayonner au niveau international, il recevait, il y a trois ans, des journalistes chinois en visite. Devant eux, il osait une comparaison audacieuse : "Je suis le Deng Xiaoping de la France."

Deng Xiaoping, le dirigeant de la République populaire de Chine de 1978 à 1992, célèbre pour être l'instigateur des réformes libérales chinoises menées dès la fin des années 1970.

C'est certainement à cette partie de la carrière de Deng Xiaoping que Gérard Collomb voulait s'associer. Parce que le reste est beaucoup moins glorieux.

Ce sont ces réformes et le népotisme qui régnait à la tête du pays qui ont été l'un des éléments déclencheurs des manifestations étudiantes en Chine dans les années 1980. Avec, comme point d'ogue, Tien An Men, en 1989.

Et c'est Deng Xiaoping qui signe l'ordre de loi martiale le 19 mai 1989, avant l'entrée des chars et des blindés militaires sur la place, point de départ, début juin, de quatre jours sanglants de répression. Pour un bilan qui ne sera jamais véritablement dévoilé. Des ONG, comme Amnesty International, avancent le chiffre de près d'un millier de victimes, quand le Parti communiste chinois s'en tient à 241 morts.

Épisode historique sanglant et comparaison hasardeuse. Pour Gérard Collomb, désormais premier flic de France, il serait temps de revoir ses modèles. 

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